Iran / France : comment l’Ucaplast va coopérer avec son homologue iranien dans le secteur plastique

Le 17 septembre au matin, Denis Vaillant, président de l’Union des syndicats des PME du caoutchouc et de la plasturgie (Ucaplast), et son homologue iranien, Abbass Ali Motevaselian, à la tête de l’Iran National Plastics Industry Association (Inpia), ont conclu un protocole d’accord à la Chambre iranienne de commerce, des industries, des mines et de l’agriculture (ICCIMA) à Téhéran. Une signature qui conclut un rapprochement entamé à l’occasion d’une mission organisée par la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) du 22 au 26 mai.

Objectif : dix accords de coopération interentreprises

Directeur de mission international de la CGPME, Pierre-Jean Baillot y avait piloté dans la capitale 25 représentants d’une vingtaine d’entreprises. A l’issue de cette mission qui s’était soldée par quelque 200 rendez-vous B to B, Denis Vaillant avait confié au Moci – seul journal invité dans la délégation – son souhait de « revenir en Iran avec des entreprises avant la fin de l’année ».

Le contrat est rempli, puisque, dès novembre, l’enthousiaste président d’Ucaplast prévoit d’emmener une quinzaine de ses membres à Téhéran, Chiraz ou encore Ispahan. Selon lui, les matières plastiques étant produites en Europe par un nombre toujours réduit de craqueurs, l’Iran, qui prévoit de se doter de 120 craqueurs en trois à quatre ans, peut être un excellent client. « Nous pouvons leur acheter de la matière plastique et, en retour, leur livrer des produits très techniques pour le bâtiment, l’aéronautique ou le ferroviaire », précisait Denis Vaillant lors de la mission de la CGPME.

« Je pense que dix accords de coopération peuvent être signés avec des PME iraniennes appartenant à l’Inpia », confie aujourd’hui le président d’Ucaplast à la Lettre confidentielle. Autres actions conjointes déjà décidées, la participation du syndicat iranien sur le stand de son homologue français au prochain Midest, du 6 au 9 décembre, l’Inpia devant lui-même accueillir l’Ucaplast sur son stand pour le salon IranPlast 2017, du 26 au 29 septembre.

Sécuriser le volet financier

Dans le détail, le protocole d’accord entre les deux organisations professionnelles prévoit ainsi :

– une coopération pour vendre des produits français sur le marché commercial « perse », à savoir, outre l’Iran, Azerbaïdjan, Arménie, Irak, Turkménistan, Ouzbékistan, Afghanistan, Pakistan;
– un transfert de techniques, notamment pour l’utilisation de biomatériaux, aux professionnels iraniens, ceux-ci ayant accumulé un retard technologique, depuis la Révolution islamique, et devant établir des coopérations, monter de nouvelles usines et des joint-ventures pour le rattraper;
– la fourniture de matières plastiques et de caoutchoucs par les Iraniens;
– des échanges d’ingénieurs et de stagiaires entre écoles et centres de recherche des deux pays;
– un partenariat dans le recyclage des matières plastiques, un volet indispensable, car l’environnement n’a pas été la priorité de la République islamique ces dernières années et les grandes villes comme Téhéran, sont, de façon générale, très polluées.

Denis Vaillant reconnaît que le volet financier doit être sécurisé, en raison du refus des grandes banques françaises et européennes de s’engager, de peur de tomber sous le coup des sanctions américaines qui ont été maintenues en dépit de l’accord sur le démantèlement nucléaire (14 juillet 2015). C’est pourquoi le dirigeant de l’Ucaplast se rendra dès la semaine prochaine chez Delubac, une petite banque privée très active sur le marché iranien. Il prévoit aussi de s’adresser à des institutions similaires, comme Wormser et Inchauspé.

François Pargny

*Lire notamment : Iran / Export : les entrepreneurs emmenés par la CGPME croient en leur chance sur ce marché en devenir

Pour prolonger :
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