Après avoir labellisé French Tech 13 métropoles françaises (*) en 2014 et 2015, Emmanuel Macron (notre photo), ministre de l’Économie, de l’industrie et du numérique, et Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du Numérique, se trouvent, le 25 juillet entre 15 heures et 18 heures à Laval, pour annoncer le lancement des réseaux thématiques French Tech.
« Il y a un besoin reconnu de travailler sur des thématiques connues et de faire participer avec les métropoles French Tech des territoires plus petits, dits émergents », expliquait ainsi quelques heures plus tôt Julie Morel, conseillère en charge de l’Attractivité, des territoires et des services d’Emmanuel Macron.
C’est ainsi le territoire émergent de Laval – où se déroule tous les ans le salon Laval Virtual, numéro un européen de la réalité virtuelle, et où va être créé un centre d’innovation dédié – qu’ont choisi Emmanuel Macron et Axelle Lemaire pour annoncer les neuf secteurs retenus : #HeathTech, #IoT #Manufacturing, #EdTech #Entertainment, #CleanTech #Mobility, #Fin Tech, #Security #Privacy, #Retail, #FoodTech et #Sports.
Secteurs phare : santé, Internet des objets, divertissement, environnement
Les quatre premiers secteurs sont à priori les plus importants. Ainsi, HealthTech, qui regroupe une vingtaine d’acteurs de la santé (la métropole French Tech in the Alps, mais aussi le Génopole à Evry et les territoires émergents que sont Limoges French Tech ou Besançon French Tech), correspond pour la France à une filière où l’innovation et l’inventivité tricolores on fait flores (rétine bionique de la société Pixel Vision, robot Rosa de l’entreprise Theraclion, kit diagnostic Endiolag, etc.). D’après les services d’Emmanuel Macron, le réseau devrait ainsi permettre d’ouvrir aux startups des marchés en Amérique du Nord et en Europe.
Dans l’#IoT #Manufacturing, qui rassemble une quinzaine d’acteurs (des métropoles French Tech, comme Lyon, Nantes et Toulouse, mais aussi de nouveaux écosystèmes, à Saint-Étienne, Saint-Quentin ou Angers), la France est un leader européen, avec des spécialités comme les objets connectés (#IoT). Et de nombreuses startups tricolores sont en pointe dans le numérique, comme le montre leur participation croissante au Consumer Electronics Show (CES), grande vitrine mondiale de l’électronique grand public, se tenant tous les ans à Las Vegas.
Dans les industries de divertissement, l’enjeu offensif de la France est réel, avec, annoncent les services d’Emmanuel Macron, en 2015 des exportations de biens culturels de 2,7 milliards d’euros, avec des spécialités fortes, à l’instar du jeu vidéo (940 millions d’euros d’exportations à lui seul), et du livre (689 millions), complétées par la presse (367 millions) et la musique (251 millions).
Or, les industries créatives et culturelles (ICC) jouent un rôle prépondérant dans le monde : avec 2 250 milliards de dollars de revenus, les ICC ont représenté 3 % du produit intérieur brut (PIB) de la planète. Le réseau thématique French Tech va ainsi réunir quinze acteurs, dont le Laval French Tech, mais aussi d’autres (Toulon…) qui vont renforcer les métropoles French Tech, comme Nantes, Lille ou Montpellier.
Quant au cleantech et à la mobilité, l’Hexagone peut aussi faire valoir ses compétences an matière de robotique, d’intelligence artificielle ou encore de véhicule autonome. Sans oublier l’excellence de son secteur chimique. Quinze acteurs forment le réseau : des métropoles, comme Bordeaux, Aix-Marseille, et, à côté, de nouveaux écosystèmes, au Mans, en Vendée ou à Clermont Auvergne.
Concocter un plan ambitieux à l’international
Les réseaux thématiques ont fait l’objet d’un appel à candidatures. Au total, 113 projets, représentant 37 territoires, avaient été déposés par des métropoles labellisées French Tech et des écosystèmes d’autres territoires, auxquels s’ajoutaient des acteurs la région Paris-Ile-de-France et des associations privées d’entrepreneurs. Chaque réseau, devant être piloté par un secrétaire national (certaines candidatures seraient déjà déposées), possède une durée de vie de deux ans, période au bout de laquelle un renouvellement peut être accordé ou non. En fait, un réseau pourra être supprimé s’il n’a pas obtenu de résultats concrets, tout comme de nouveaux réseaux pourront être lancés si nécessaire.
Chaque réseau devra rapidement se doter d’une feuille de route qui tient en trois points : cartographier et identifier les startups, coordonner et mettre en avant les structures et outils d’accompagnement (French Tech Hub à l’international, Business France, Bpifrance, la bourse French Tech, le fonds French Tech Accélération de 200 millions d’euros…), et élaborer une stratégie à l’international.
Répondant au Moci qui l’interrogeait sur la mise en place du volet international, David Monteau, qui dirige la Mission French Tech, en charge de l’initiative French Tech au sein du ministère de l’Économie, de l’industrie et du numérique, a répondu qu’il ne s’agissait pas de mettre en place de nouveaux instruments. Il s’agit « d’utiliser ceux existant », comme Business France ou les 12 French Tech Hub (**), créés de New York au Cap en passant par Tokyo, et « de voir avec les réseaux thématiques s’il n’y a pas, par exemple, moyen de renforcer ces hubs French Tech à l’international » ou « de voir entre eux quelles opérations pourraient être poussées – une conférence, un salon.. – au service des startups ».
Les French Tech Hub à l’international sont « à l’initiative de collectifs d’entrepreneurs », a rappelé David Monteau, qui prévoit que la barre des 20 au total sera dépassée d’ici la fin de l’année, « en même temps que seront closes, temporairement, les candidatures, de façon à stabiliser l’ensemble du dispositif ». Une quinzaine de dossiers ont ainsi été déposés auprès de la Mission, couvrant tous les continents, à l’exception de l’Océanie. Parmi les candidatures, figurent celles des communautés d’Austin, de Los Angeles, San Diego, Santiago, Sao Paulo, Berlin, Stockholm, Beijing, Shanghai, Taipei et du Cambodge.
(*) En novembre 2014, 9 écosystèmes ont été labellisés « Métropoles French Tech » : Aix-Marseille French Tech, Bordeaux French Tech, Digital Grenoble, Lille French Tech, Lyon French Tech, Montpellier French Tech, Nantes Tech, French Tech Rennes Saint-Malo, et French Tech Toulouse. Suite à une deuxième vague de labellisation en juin 2015, 4 projets les ont rejoints : French Tech Brest+, French Tech Côte d’Azur, LORnTech, et Normandy French Tech.
(**) 12 hubs French Tech ont été labellisés (au 20 juin 2016) : New York, Israël, Tokyo, San Francisco, Montréal, Le Cap, Hong Kong, Moscou, Barcelone, Londres, Abidjan, et Séoul.
François Pargny