C’est sa toute première opération dans le crédit export depuis le lancement de sa nouvelle activité de refinancement des grands contrats d’exportation en mai 2015. La banque publique de développement Sfil a finalisé le 22 juin sa participation au financement de deux navires de croisière construits par STX France pour le croisiériste américain RCCL (Royal Caribbean Cruises Ltd). La participation de Sfil représentera près de la moitié du crédit export d’un montant total de 1,3 milliard d’euros accordé par le pool bancaire constitué de HSBC France, SMBC Europe Paris Branch, Société Générale et BBVA. Dans un communiqué du 30 juin, SFIL précise que le montant cédé par ces banques atteint 550 millions d’euros, soit 43% du montant total du crédit.
La Sfil rappelle aussi que « ce dispositif de place voulu par l’Etat pour renforcer la compétitivité à l’exportation des entreprises établies en France et autorisé par la Commission européenne en mai 2015 ». Il s’agit en effet d’augmenter les capacités d’engagement des banques en leur fournissant ce guichet de refinancement. Les ministres des Finance et de l’Economie n’ont d’ailleurs pas manqué de saluer cette première transaction dans un communiqué commun le 1er juillet : « la conclusion de cette opération témoigne de la compétitivité des mécanismes mis en place par l’Etat, en soutien de nos exportateurs » a notamment commenté Michel Sapin tandis qu’Emmanuel Macron a estimé que « la mise en œuvre concrète de ce nouveau dispositif permet de dynamiser notre commerce extérieur sur les opérations les plus stratégiques, tout en renforçant les perspectives de long terme de Sfil ».
Concrètement, à travers sa filiale Caffil (1er émetteur d’obligations sécurisées «secteur public » en Europe), et grâce à la garantie irrévocable et inconditionnelle délivrée par Coface pour le compte de l’Etat (« garantie rehaussée »), ce nouveau mécanisme géré par la Sfil consiste à apporter des financements de marché dans des volumes et des durées adaptés aux projets export de montant important, et aux meilleures conditions. Elle repose, tient à préciser la Sfil, «sur une collaboration étroite avec le savoir-faire de Coface garanties publiques et des banques commerciales en matière de structuration et de gestion des opérations». A noter que le transfert de Coface garanties publiques à Bpifrance assurance export est encours et ne devrait pas perturber ces nouveaux développement.
Ainsi, «cette possibilité de refinancement offerte à la place bancaire conduit à une augmentation du nombre d’établissements capables de faire des offres compétitives et à une augmentation du volume unitaire offert par chacune d’entre elles. Pour l’emprunteur export -RCCL pour ce qui concerne cette première transaction-, «l’intervention de Sfil facilite le montage de l’opération et minimise le coût de financement final». Rappelons que le dispositif SFIL est ouvert à tous les secteurs et toutes les géographies pour autant que les projets soient éligibles à l’assurance-crédit Coface et qu’ils atteignent un montant minimum de 70 millions d’euros. «La conclusion de cette première opération confirme que le dispositif Sfil permet aux exportateurs français et aux banques qui les accompagnent de proposer à leurs clients des financements à des conditions performantes par rapport à celles de leurs concurrents de pays disposant de dispositifs analogues» conclut le communiqué.
C.G