En 2007 la France morose, l’Allemagne aux anges

Le déficit commercial de la France s´est creusé de plus d´un milliard d´euros en novembre pour atteindre un record de 4,792 milliards d´euros, sous le coup d´un fléchissement général des exportations et d´une hausse des importations, selon les chiffres publiés par les Douanes.

Sur les 11 premiers mois de l´année 2007, le déficit cumulé des échanges extérieurs ressort à 35,487 milliards en données brutes contre 25,710 milliards un an auparavant. Les exportations ont marqué le pas en novembre sous le coup de l´aéronautique (21 Airbus seulement ont été vendus en novembre pour une valeur de 895 millions d´euros contre 27 en octobre pour 1 353 millions) et de l´automobile, tandis que les importations ont encore augmenté sous l´effet du renchérissement des approvisionnements énergétiques et d´une poussée des achats de produits en provenance de l´Union européenne.

Plusieurs économistes s´attendent à un déficit record d´au moins 40 milliards d´euros pour l´année 2007. Dans une interview aux Echos aujourd´hui, le secrétaire d´Etat aux Entreprises et au Commerce extérieur, Hervé Novelli explique ce « déficit historique parce que le prix du pétrole est historique ». Il ajoute cependant que ce déficit n´est pas fatal en prenant l´exemple de l´Allemagne, confrontée aux mêmes contraintes monétaires et qui a des excédents. « Il n´y a pas de raison que nous ne fassions pas, à terme, aussi bien qu´elle », affirme t-il en annonçant le lancement dans les prochains jours « d´une mobilisation générale avec des mesures concrètes dont un Plan cap export PME ».

De son côté, l´Allemagne a annoncé pour le mois de novembre un excédent commercial de 19,8 milliards d´euros. Le solde du commerce extérieur allemand devrait battre un nouveau record en 2007 avec un excédent de 190 milliards d´euros selon les chiffres de la Fédération allemande du commerce de gros et du commerce extérieur, la BGA. Championne du monde des exportations pour la cinquième année consécutive, l´Allemagne n´est cependant pas sûre de conserver cette position en 2008. La BGA souligne plusieurs facteurs d´incertitude tels que l´appréciation de l´euro par rapport au dollar et la mauvaise conjoncture mondiale.
 

Isabelle Verdier