Les négociations de libre-échange transatlantiques pour le projet de traité TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership– En français PTCI/Partenariat transatlantic pour le commerce et l’investissement) s’accélèrent tant au niveau politique que technique. Le 10 avril dernier, Michael Froman, le représentant américain au Commerce débarquait à Londres pour deux jours de réunion avec Cecilia Malmström, son homologue européen. Objectif ? Baliser le terrain avant le 13e round de négociations prévu à New York la semaine du 25 avril.
Faute de progrès conséquents au cours de cette nouvelle session « l’accord ne sera jamais bouclé d’ici à a fin du mandat d’Obama », s’inquiète-t-on à Bruxelles. Dans ce cas, il risque en effet d’être considérablement retardé « voire de tomber aux oubliettes », estime un proche de la commissaire au Commerce.
Les Allemands sont aujourd’hui les plus réticents
La mise en place d’une nouvelle équipe à Washington, n’est pas le seul motif d’inquiétude. Les élections prévues en 2017 en France et en Allemagne, dans un contexte d’euroscepticisme croissant, risquent en effet de porter un coup fatal à ces négociations peu appréciées du grand public. Les Allemands sont aujourd’hui les plus réticents : seuls 27 % des citoyens outre-Rhin seraient favorables à la conclusion d’un accord, alors qu’en Europe, ils sont encore 53 %, en moyenne, à soutenir un pacte commercial transatlantique.
Avant le round de New York, une autre rencontre au sommet pourrait dès lors s’avérer décisive. Le 24 avril, Barak Obama et Michael Froman sont attendus à la foire de Hanovre -dont les Etats-Unis sont le pays invité d’honneur- où ils s’entretiendront avec Angela Merkel et Cecilia Malmström. La chancelière allemande a d’ailleurs fait monter la pression la semaine passée en cosignant un communiqué avec plusieurs chefs d’organisations internationales (OMC, FMI, Banque mondiale), dans lequel ils demandent des « progrès significatifs dans les négociations pour le TTIP en 2016 ».
« C’est maintenant ou jamais. Il faut un accord sous l’administration d’Obama », a aussi indiqué, dans la presse allemande, John Emerson, l’ambassadeur des Etats-Unis à Berlin. Sans progrès rapides au cours des prochains rounds de discussions, aucun accord ne pourra être conclu avant 2018 ou 2019, pronostique Hosuk Lee-Makiyama, directeur du Centre européen de politique économique (ECIPE). Mais pour ce consultant à l’OMC, l’échéance fixé de part et d’autre de l’Atlantique « n’est pas difficile mais simplement impossible ». Trop de volets inclus dans les 24 chapitres de l’accord restent en suspens, « même les moins controversés », analyse ce spécialiste des questions commerciales.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles