Le Moci. Vous avez pris la présidence de la commission formation en 2015. Quelles en sont les nouvelles orientations ?
Jérôme de Lavergnolle. L’ensemble des commissions du CNCCEF ont fait l’objet l’année dernière d’une modification. Dans le cadre d’une saine gouvernance, des évolutions et alternances doivent intervenir, les différents mandats doivent être remis en jeu. Onze membres ont été élus à la commission formation et j’ai été élu à la présidence.
Nous avons défini cinq grandes missions à mettre en œuvre à partir de 2016 : déployer la formation à l’international, diffuser les bonnes pratiques des comités régionaux, renforcer la coopération avec les grandes écoles, mieux faire connaître les actions et travaux de la commission et adopter une charte de la formation ainsi que les valeurs sous-tendues par les actions de la commission. Ce dernier point fera l’objet d’une présentation en mars.
Le Moci. Quelles sont les actions envisagées à l’international ?
J. de L. Alors que les comités régionaux mènent un travail de maillage très complet, nous sommes très peu développés à l’international. Or depuis plusieurs années, les écoles d’ingénieurs et de commerce se dotent de campus à l’étranger ou passent des accords avec des universités étrangères pour envoyer leurs étudiants à l’international. Dès lors, il est important que les CCE implantés dans ces pays jouent un rôle auprès des étudiants concernés. De façon expérimentale, nous avons mis en place un partenariat avec EM Lyon sur son campus de Shanghai. Durant le séjour des étudiants, des CCE interviendront sous forme de cycle de conférences pour expliquer la façon dont fonctionne le commerce dans le pays.
Le Moci. Pourquoi vouloir se rapprocher des grandes écoles ?
J. de L. Le constat est que nous sommes très bien implantés dans les réseaux de BTS, licences professionnelles ou masters en commerce international, et auprès de quelques grandes écoles. Mais beaucoup d’écoles d’ingénieurs ou de commerce échappent au maillage des CCE, souvent parce qu’elles font appel depuis longtemps à des praticiens, de façon rémunérée la plupart du temps, et qu’elles ne voient pas l’intérêt d’un partenariat bénévole avec les CCE. C’est à nous de leur montrer ce que nous pouvons apporter car les étudiants de ces écoles seront dans quelques années sur le marché international, voire deviendront un jour CCE.
Le Moci. Comment les PME peuvent-elles attirer les étudiants de ces écoles, qui souvent regardent davantage du côté des grandes entreprises ?
J. de L. Il est vrai que peu de diplômés d’écoles d’ingénieurs et de commerce occupent un premier emploi dans des PME-PMI. Et pourtant, il existe un moyen très simple de recruter ces profils : c’est le V.I.E, le volontariat international en entreprise. Les diplômés de grandes écoles éprouvent de l’intérêt pour ces missions et ont suivi une formation les préparant à les assumer. Il reste cependant que les questions du coût, du management à distance au cours de l’année ou des deux années du V.I.E ou de l’hébergement dissuadent encore beaucoup de petites entreprises.
Propos recueillis par Gaëlle Ginibrière