Face à l’afflux des visiteurs étrangers, les grandes chaînes internationales renforcent leur présence sur le continent mais les acteurs locaux font figure de nouveaux acteurs émergents.
Selon les statistiques de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le nombre de touristes en Afrique subsaharienne, pour affaires ou loisirs, a plus que doublé entre 2000 et 2015 puisqu’il est passé de 16 millions à 34,2 millions.
Les experts tablent sur une poursuite de cette croissance au cours des années à venir, tirée par les déplacements d’affaires et l’impact prévisible de la croissance de la classe moyenne, dont les rangs devraient grossir. L’OMT table sur 55 millions de touristes en 2020 et 88 millions en 2030 ! La capacité hôtelière pour accueillir ces visiteurs étrangers étant notoirement insuffisantes, les chaînes hôtelières renforcent donc leur présence.
Le groupe Accor, acteur historique du secteur, met les bouchées doubles. « En 2015, AccorHotels a étoffé son offre hôtelière au Cameroun, en République démocratique du Congo, au Ghana, au Tchad et prévoit d’ouvrir plus de 30 nouveaux établissements en Afrique sub-saharienne d’ici 2020, hors Angola, où nous avons signé un contrat pour la gestion d’environ 50 établissements (premières ouvertures cette année). Nous avons pour ambition de doubler le réseau AccorHotels, toutes marques confondues (hors Angola), en Afrique subsaharienne » explique un responsable de la zone Afrique Océan Indien.
Les autres acteurs investissent aussi. Au début de 2014, Marriott International a racheté le sud-africain Protea Hotel Group, devenant ainsi le leader en Afrique. Ambitieux, il prévoit ainsi d’atteindre un portefeuille total de 150 établissements dans 17 pays africains d’ici l’année 2020. Le rachat de Starwood en 2015 a encore renforcé la présence du groupe dans le continent, avec une quarantaine d’hôtels supplémentaires. Les chaînes locales ne sont pas en reste. Azalaï Hotels, spécialisé dans l’hôtellerie d’affaires, compte sept hôtels actuellement et prévoit d’investir 150 millions d’euros pour atteindre les 2 000 chambres en opération. Autre exemple : Onomo, présent dans cinq capitales africaines (Abidjan, Bamako, Dakar, Libreville et Lomé), prévoit d’ouvrir une vingtaine d’hôtels. Autrement dit, l’offre ne cesse de s’accroître et de se diversifier.
Daniel Solano