Le nouveau président argentin, Mauricio Macri, était à Brasilia le 4 décembre pour son premier voyage international. Co-fondateurs du Mercosur, les deux pays ont affiché leur volonté commune de relancer les négociations en panne avec l’Union européenne (UE). « Nous n’avons plus une minute à perdre pour renouer les liens avec l’Union européenne et le groupe transpacifique », a commenté le libéral argentin. Ce dernier a aussi profité de sa visite au Brésil pour annoncer son intention de « désidéologiser » les relations au sein du bloc latino-américain afin de se concentrer sur les aspects pratiques et promouvoir le commerce.
Mais c’est bien la reprise des pourparlers avec les 28 qui fut le thème principal de la rencontre entre le président argentin et son homologue brésilienne, Dilma Rousseff. L’un et l’autre souhaitent procéder le plus rapidement possible à l’échange d’offres, celle du Mercosur « est prête depuis juillet 2014 », ont-ils rappelé dans un communiqué conjoint. Cette étape permettra d’initier « une phase nouvelle et définitive » dans ces négociations décrites comme « prioritaires » pour le Brésil et l’Argentine, mais aussi pour les autres membres du Mercosur, l’Uruguay, le Paraguay et le Venezuela, même si Caracas ne participe pas à ces discussions pour un accord de libre-échange.
Condition posée par les deux leaders : chaque bloc devra poser sa proposition sur la table au même moment « et dans les délais les plus courts ». Mauricio Macri a également insisté sur la nécessité d’évoquer tous les sujets, tout en admettant que le point de blocage restait le même à savoir « l’intégration agricole ».
Si les responsables de l’UE et du Mercosur avaient convenu de procéder à cet échange d’offre avant la fin de l’année 2015, aucune rencontre entre les équipes techniques n’a pour l’instant été programmée. Les 28 ministres européens du Commerce, réunis à Bruxelles la semaine passée (voir Lettre confidentielle n° 170), ont, eux aussi, affiché leur souhait de relancer les négociations, « même si certains ont exprimé leurs réticences », avaient alors expliqué – sans donner plus de détails – Jean Asselborn, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE. Selon le secrétaire d’État espagnol au Commerce, Jaime García-Legaz, il y aurait effectivement une très grande majorité d’États membres favorables à la reprise du processus, mais la France y serait opposée, invoquant « le manque d’ambitions du Mercosur ».
Kattalin Landaburu, à Bruxelles