Les
éco-activités ont exporté en 2010 pour 6 milliards d’euros, tandis que les
importations ont atteint 5 milliards d’euros, soit un excédent commercial
de 1 milliard d’euros, en hausse de 38 %.
Tel est le constat du ministère de l’Ecologie dans le n° 301 de
«Chiffres & Statistiques», une publication du Commissariat général au
développement durable (dépendant du ministère de l’Ecologie, du développement
durable, et des transports). Le ministère estime que les
éco-entreprises ont réalisé en moyenne 15 % de leur activité à l’exportation et
que la France
occupe la quatrième place des exportateurs mondiaux en éco-activités, derrière
les États-Unis, le Japon et l’Allemagne.
Dans
le détail, à l’exportation, en 2010, la «protection de l’environnement» a
généré 900 millions d’euros, provenant des eaux usées (500 mo€), de la
pollution de l’air (150 mo€), des déchets (100 mo€), et des déchets radioactifs
(100 mo€). C’est la «gestion des ressources» qui a dégagé l’essentiel du
chiffre d’affaires export du secteur (5 milliards d’euros), essentiellement
grâce à la «récupération» (4 milliards d’euros) et aux «énergies
renouvelables» (700 mo€). Le complément étant assuré par la «gestion durable de
l’eau» (200mo€) et la «maîtrise de l’énergie» (200 mo€).
Pour
sa part, le ministère regroupe ces secteurs en trois grandes filières où la France détient un véritable
savoir faire capable de faire la différence par rapport à la concurrence.
Les déchets-recyclage
Le
premier, tant en termes de chiffre d’affaires à l’export (4 milliards
d’euros) que d’excédent commercial (3 milliards), est les déchets-recyclage,
regroupant les déchets, les déchets radioactifs, et la récupération. L’excédent
est du aux ventes de métaux ferreux et non ferreux,
de plastiques, et dans une moindre mesure, de papiers-cartons. La France est, avec le
Royaume-Uni et les Pays-Bas, l’un des trois pays européens dégageant un
excédent dans les déchets. Mais le ministère oublie de préciser que ce taux
élevé d’exportation de déchets est en fait une faiblesse. En effet, il y a
export parce que les déchets ne sont pas valorisés en France. L’Allemagne en
exporte peu car elle sait valoriser ses propres déchets, par exemple. La France
compte toutefois deux champions mondiaux dans ce secteur (Veolia Environnement, Sita) qui
se développent dans les pays émergents.
Les énergies renouvelables
Le ministère distingue un deuxième secteur, les énergies
renouvelables, où le déficit commercial est très important (1,5 milliard).
Dans le détail, la
France
est exportatrice excédentaire dans l’hydraulique, le solaire thermique et les
équipements de chauffage au bois domestique. Concernant le chauffage au bois
domestique (poêles, inserts), les fabricants français sont très présents à
l’export (20 % de leur chiffre d’affaires), en particulier à destination de
l’Union européenne.
Dans l’éolien, la
France a nettement réduit son déficit commercial, en baisse
de 36%. Les acteurs français du secteur, notamment chez les fournisseurs et les
sous-traitants, ont connu une progression des ventes de 34% en 2010 par rapport
à 2009. Le dynamisme à l’export est soutenu par des sociétés leaders au niveau
mondial : Rollix, filiale de Defontaine, qui conçoit et fabrique des couronnes
d’orientation ainsi que des roulements spéciaux, et exporte 90 % de sa production dans plus de 60 pays ;
la filiale française du groupe suédois SKF dans les roulements ; ou EADS
Astrium qui, en collaboration avec Vergnet et Plastinov, a démarré la
production de pales d’éoliennes en juin 2011.En revanche, le déficit commercial s’est creusé en 2010
dans le solaire photovoltaïque (+96%). A moyen terme, le développement de la
géothermie, des énergies marines renouvelables et de l’hydraulique devrait
contribuer à un rééquilibrage.
L’eau-assainissement
Enfin, le troisième secteur identifié par le ministère est l’eau-assainissement.
Les exportations des équipements pour le traitement de l’eau se sont élevées à
750 millions d’euros en 2010. La part la plus importante revient aux
équipements de réseaux (canalisations, vannes, appareils de filtration et de
mesure) qui représentent 91 % des exportations et la totalité de l’excédent
commercial (150 millions d’euros).
Le ministère note que, outre de grands
groupes comme Saint-Gobain, il existe un ensemble de PME-PMI spécialisées qui
sont performantes à l’export. Dans ce secteur, les services représentent une
part considérable de l’activité. Pour s’en convaincre, mis à part la Saur qui ne communique aucun
chiffre, les deux mastodontes actifs (Veolia Environnement, Suez Environnement)
ont réalisé en 2011 respectivement 27,17% et 26,77% de leurs chiffres
d’affaires à l’international dans l’eau.
Jean-François Tournoud
Pour en savoir plus :
–
Commissariat général au développement durable – Chiffres & statistiques –
n° 301 – mars 2012 :