C’est ce qu’on appelle, dans le jargon consulaire, la « phase 2 » de CCI International, du moins en Rhône-Alpes : le 28 octobre dernier, les représentants des onze chambres de commerce et d’industrie (CCI) qui forment la CCI régionale en Rhône-Alpes ont voté à l’unanimité en faveur d’une offre commune et unifiée de services en matière de sensibilisation et d’accompagnement des entreprises à l’international.
La première phase, lancée en 2010, avait consisté à se doter « d’une gestion d’équipe » confie à la Lettre confidentielle Jean-Vaylet, 1er vice-président de la CCIR Rhône-Alpes, élu référent sur les questions d’internationalisation des entreprises. « Nous nous sommes organisés de façon à ce que les collaborateurs des CCI travaillent de façon coordonnée, avec des commissions qui ont bien fonctionné », précise encore l’élu consulaire. De la sorte, d’anciennes rivalités très locales, telles que celles entre les CCI de Lyon et Grenoble, avaient fait place à une collaboration de bon aloi sur l’international.
Le double cataclysme des réductions budgétaires et de la disparition d’Erai
Ce fut la « phase 1 » de CCI International en Rhône-Alpes et ce service mutualisé au niveau de la CCI régionale compte aujourd’hui 77 conseillers dédiés à temps plein répartis dans les 11 chambres. Mais une « phase 2 », plus marketing et opérationnelle était devenue d’autant plus urgente, dans cette région, que le réseau consulaire rhônalpin a été confronté cette année à un double cataclysme : la réduction des ressources budgétaires –une contrainte commune à toutes les CCI en France (encore -150 millions d’euros cette année)- et, particularité régionale, la disparition quasiment du jour au lendemain de l’agence régionale Erai, mise en liquidation judiciaire le 30 juin après cinq mois de crise*.
Dotée d’un réseau de centres d’affaires à l’étranger et d’une offre de services brevetée (cf. Implantis), Erai était incontournable sur le terrain de l’accompagnement des PME rhônalpines à l’export. Sa disparition à laissé un grand vide, même si certaines de ses filiales à l’étranger ont été reprises par des privés ou leurs anciens directeurs. Elle imposait que le réseau consulaire remette à plat son positionnement stratégique pour répondre au besoin du tissu économique régional -deuxième exportateur de France- et de la Région.
Offrir le même service partout sur le territoire
« La question que l’on s’est très clairement posée est : comment faire ? » relate Jean Vaylet.
C’est tout l’enjeu de cette « phase 2 » : « pouvoir offrir le même service partout sur le territoire », insiste l’élu. « On a donc regardé chambre par chambre les profils et les compétences dont nous disposions et on a réalisé un mapping complet du territoire pour définir les pôles d’expertise». Un travail similaire a été fait sur les prestations concrètes proposées par les CCI afin de faire un catalogue commun : des modules d’aide comme Go Export Plus (pour les exportateurs débutants), Mission Plus (optimiser une missions) ou encore Expo Plus (optimiser des salons), ou Optilog (logistique) seront ainsi proposés de la même manière et avec le même label par les CCI sur tous le territoire.
Pour assurer l’accompagnement des sociétés à l’étranger, pas question toutefois de recréer de toute pièce un réseau international : les CCI misent sur leurs partenaires naturels que sont les CCI françaises à l’étrangers (CCIFI), mais aussi les consultants privés types OSCI. Jean Vaylet se dit d’ailleurs convaincu qu’au moment où la nécessité de faire des économies s’impose à tous, « le bon sens prévaudra sur la question des financements » et que les futures Régions « donneront l’avantage à ce qui marche ».
A cet égard, quid de l’Auvergne, avec laquelle Rhône-Alpes doit fusionner l’an prochain ? « Tout cela est extensible à l’Auvergne », assure Jean Vaylet, qui précise que cette Région compte pour sa part 6 agents CCI International. « Nous avons fait ce travail en tenant compte de la nouvelle région » et c’est d’autant plus aisé, selon lui, que « dans la pratique, ça se fait déjà naturellement ». D’ores et déjà, dans les services internationaux des deux chambres régionales, une quinzaine de l’international ainsi qu’une programmation de missions à l’étranger communes seraient à l’étude pour mise en oeuvre dès 2016.
C.G
*Erai/Rhône-Alpes : après la liquidation, reste à assurer la continuité de service
Pour prolonger :
CCI /Stratégie : quand l’international s’impose comme une “nécessité” et devient une “priorité” du réseau consulaire