Décidément, le Brésil poursuit sa dégringolade dans les évaluations du risque pays. Le groupe belge d’assurance-crédit Credendo vient d’annoncer le déclassement du Brésil, en proie à une « crise de confiance », pour la notation moyen long terme du risque politique à l’exportation, de la catégorie 3 à à la catégorie 4 (sur une échelle qui en compte 7).
Qu’est-ce qui explique cette déconvenue brésilienne ? Pour Credendo, l’origine remonte au début de 2011, avec l’affaiblissement de la demande mondiale et la fin du boom mondial des matières premières. « La croissance du PIB réel est tombée de 7,5% par an en 2010 à 2,5 % en 2013 et les choses n’ont fait qu’empirer depuis », analyse Credendo. « Les investisseurs sont désormais préoccupés par la compétitivité et l’adhésion décroissante au cadre politique de la «sainte trinité», tandis que les ménages sont inquiets de la montée du chômage et des taux d’intérêt plus élevés qui alourdissent leur fardeau de la dette » poursuit-il.
La « sainte trinité », ce sont les trois piliers qui ont fait, selon le groupe d’assurance-crédit, le succès du Brésil sous l’administration de l’ancien président Lula da Silva : un engagement des pouvoirs publics dans une bonne gestion des finances publiques, un taux de change flottant et une maîtrise de l’inflation. Il a fait merveille, il est vrai dans un contexte de boom de la demande mondiale -tirée par la Chine- et des marchés des matières premières.
Or, pour Credendo, cette « crise de confiance » a de multiples impacts : stagnation économique (et peut être une récession cette année), dégradation des finances publiques, retour de l’inflation, chute du taux de change, aggravation du déficit des comptes courants, gonflement de la dette extérieur. « Cette détérioration des fondamentaux implique que le risque de solvabilité au Brésil s’est significativement accru ». D’où le déclassement.
C.G
Pour en savoir plus : lire la note de Credendo en anglais, ICI