Dans sa
dernière étude sur Taïwan, publiée le 22 mars, le centre de recherche Vale de
l’université américaine Columbia, dans l’État de New-York, met en lumière les
liens économiques de plus en plus étroits avec la Chine. Ce lien était
déjà fort en matière de commerce extérieur, mais depuis que les deux Etats ont
conclu, le 29 juin 2010, l’Accord cadre de coopération économique (ECFA), qui prévoit
le démantèlement tarifaire de 539 produits taïwanais et 268 de Chine
continentale, il s’accroît, y compris en matière d’investissement.
« Nombre de multinationales voient Taïwan
comme un tremplin sur la Chine continentale, parce que des deux côtés on partage
des cultures similaires et une langue commune, le mandarin », explique le
centre de recherche des États-Unis.. A l’occasion d’un dossier du MOCI « mode d’emploi :
Taïwan, futur tremplin de la Chine continentale » paru le 29 mars (n°
1911),
Adriana Archambault, directrice de la Chambre française de commerce et
d’industrie à Taïwan, confirmait « l’intérêt grandissant » des
sociétés étrangères pour Taïwan « en tant que plateforme
d’échanges ».
La Chine
(Hong-Kong inclus) est déjà « le premier partenaire commercial de Taïwan,
absorbant 40,2 % des exportations taïwanaises, soit 124 milliards de dollars,
et fournissant 16,1 % des importations de Taïwan, soit 45,3 milliards de
dollars », observe le Service économique à Taipei, dans une note intitulée
« le commerce extérieur de Taïwan en 2011 ». Selon les derniers chiffres disponibles, l’ex-Empire
du Milieu figurait ainsi largement en tête des pays clients, devant les États-Unis (11,8 %) et le Japon (5,9 %), et occupait la deuxième place comme
pays fournisseur, derrière le Japon (18,5 %).
En outre,
selon le Centre de recherche Vale, « l’environnement mâture de Taïwan, qui
dispose de travailleurs hautement éduqués, pourrait lui donner un avantage aux
yeux de multinationales souhaitant se doter de centres de recherche et
développement régionaux ». D’après l’institut Business Environment Risk
Intelligence (Beri), basé dans l’État de Washington, l’île asiatique est placée au quatrième rang, derrière Singapour, la Suisse et
la Norvège, parmi une cinquantaine de pays figurant dans le dernier classement du
centre américain sur les conditions d’investissement dans le monde.
Jusqu’à présent, comparé aux autres nations d’Asie-Pacifique, Taïwan était
resté un petit récipiendaire des investissements directs étrangers
(IDE) : 5 milliards de dollars en 2008, 3 milliards en 2009, 2 milliards
en 2010. Mais force est de constater que depuis la signature de l’ECFA, les
flux entrants d’IDE ont explosé. Le ministère de l’Économie à Taipei a annoncé
une récolte de 9,5 milliards l’an dernier. Et sur les 156 dossiers qui lui
étaient soumis, 43 provenaient d’entreprises japonaises, 27 étaient d’origine
américaine, alors que 14 autres étaient passés par les Iles Vierges.
Autre fait
notable, sur un échantillon de 1 000 entrepreneurs taïwanais implantés en
Chine, près de 31 % affirmaient en 2011 que l’ECFA constituait un aiguillon
pour réinvestir dans leur île, notamment dans les énergies vertes,
l’informatique en nuage et les biotechnologies.
Chronologiquement,
rappelle le Centre Vale, « l’île rebelle » a, d’abord, cherché à
attirer des investisseurs voulant opérer à l’export, en leur offrant une main
d’œuvre hautement éduquée et productive. Puis elle s’est orientée vers les
investissements de haute technologie. Enfin, l’ECFA a renforcé la concentration
des IDE dans l’industrie manufacturière, notamment les pièces détachées et les
composants électroniques.
L’électronique
et les équipements d’information et de communication composent, de fait, le
premier poste d’exportation de Taïwan, avec un montant de 91,4 milliards de
dollars en 2011. Ce chiffre a ainsi compté pour 33,6 % exactement dans le total
des exportations taïwanaises, note le Service économique à Taipei.
L’an
dernier, les secteurs de la finance et de l’assurance, avec un montant de 1,42
milliard de dollars, selon le ministère de l’Économie, avaient presque rattrapé
la filière électronique, composants y compris, l’informatique et l’optique, qui
représentaient ensemble une valeur de 1,85 milliard d’euros.
Avec un
objectif de 9,2 milliards de dollars d’IDE cette année, Taïwan voudrait se
rapprocher du record de 2011. Mais cette fois, il s’agit de donner la priorité
aux services, ce qui serait possible, selon le ministère de l’Économie, car
l’île a atteint un niveau élevé en matière technologique et possède une main d’œuvre
très qualifiée.
François Pargny
Pour en savoir plus :
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- La fiche pays du MOCI.
- Le GPS Business du MOCI. En
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Contacts:
- Business Environment Risk
Intelligence (Beri)
Europe
Dr. Ing. Bruno Hake, S.U.P
Tél. :49 (611) 86979
[email protected]
http://www.beri.com/default.asp
- Vale Columbia Center on Sustainable International Investment
Karl P. Sauvant
Tél. : (212) 854-0689
[email protected]