Mis à part dans la capitale, les Tadjiks ne jouissent que de 4 à 5 heures d’électricité par jour en hiver ! Le frein est énorme pour le développement économique du pays. La grande priorité du gouvernement est donc l’autosuffisance énergétique. Avec un projet phare : le barrage de Rogun, mais pas seulement. La Lettre confidentielle dévoile les opportunités d’un secteur qui pourrait attirer, bientôt, d’importants investissements.
Le Président Rahmon tient plus que tout à son projet de barrage hydroélectrique de Rogun, qu’il imagine le plus haut du monde (330 m de haut). Trop peut-être. Les obstacles sur la route de sa construction sont nombreux : géopolitiques, environnementaux, financiers… Du coup, Douchanbé a appris à miser sur d’autres projets : réhabilitation du barrage de Nourek, exploitation des gisements de charbon, construction d’une ligne pour exporter l’électricité au Pakistan, via l’Afghanistan, pendant l’été (CASA-1 000), efficacité énergétique…
Pour Douchanbé, la bonne nouvelle de ces deux dernières années est que le français Total et la chinoise CNPC ont investi dans un bloc gazier. Si le pays trouvait du gaz et parvenait à construire Rogun, il serait tout autre d’ici une décennie ou deux. Bref, le secteur énergétique est à suivre de près au Tadjikistan.
Les banques publiques de développement ne s’y sont pas trompées : Banque mondiale, Banque asiatique de Développement et autres Berd (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) sont au taquet. Elles soutiennent des projets où le savoir-faire français a une place à trouver. Plusieurs des fleurons du secteur sont déjà présents au Tadjikistan : Alstom, Itron, Areva, Sofreco, Coyne & Bellier, Louis Berger.
Régis Genté, à Douchanbé