Le cyber-risque fait son entrée, pour la première fois, dans le Top 10* des risques majeurs susceptibles de nuire aux entreprises qui sont recensés par Aon Risk Solutions, la division mondiale de la gestion des risques du courtier anglo-saxon Aon, dans son enquête 2015 sur la gestion des risques, intitulée Global Risk Management.
Voici son classement Top 10 des risques majeurs :
1. Préjudice à la réputation/image de marque
2. Ralentissement économique/atonie de la reprise
3. Changements réglementaires/législatifs
4. Intensification de la concurrence
5. Incapacité à attirer ou retenir les meilleurs talents
6. Incapacité à innover/répondre aux besoins des clients
7. Pertes d’exploitation
8. Responsabilité civile
9. Cyber-risque
10. Dommages aux biens
Précisons que cette enquête mondiale a été menée auprès de 1 400 participants parmi lesquels des P-dg, des directeurs financiers et des risk managers, « ce qui permet de réaliser des analyses comparatives sur différentes perceptions du risque », précise un communiqué d’Aon.
Ainsi, au même titre que le risque politique ou les risques économique et financier (qui incluent les risques liés aux prix des matières premières), ou encore le risque de réputation, le cyber-risque (délits informatiques, piratage, virus, codes malveillants) est considéré comme préjudiciable par les clients d’Aon Risk Solutions dans le monde entier et arrive au 9e rang du palmarès des 10 principaux risques majeurs qui touchent les entreprises aux quatre coins du monde, établi par Aon.
Et c’est une première depuis le début de la publication de l’enquête, en 2007. Dans la précédente édition 2013, le cyber-risque occupait le 18e rang. Chaque année, l’industrie de la sécurité fait tout son possible pour protéger les entreprises et lutter contre la cyber-violation en concevant de nouveaux outils puissants, mais une nouvelle culture de hackers émerge et avec elle une cyber-attaque œuvrant avec des techniques qui sont encore plus dommageables.
Le cyber-risque est devenu, à l’ère du numérique, un risque de premier plan pour les entreprises du monde entier devant l’essor des technologies mobiles et du cloud, et tandis que les sociétés autorisent leurs employés à utiliser leurs outils personnels (smartphone, tablette, ordinateur portable), et que l’exploitation de données massives ou « big data » devient de plus en plus courante. Des simples attaques à petit budget aux assauts soutenus par l’Etat, ce risque prend de plus en plus d’ampleur et se développe à un rythme soutenu. La violation de la confidentialité des données peut résulter d’un acte de malveillance externe (commis par un hacker) ou interne (par un employé) ou par la simple perte d’un ordinateur ou d’un smartphone. Un pirate agissant seul ou des employés mécontents peuvent menacer gravement les marques, même les plus puissantes à l’instar de Sony ou Apple.
Parmi les autres risques perçus comme majeurs, le préjudice à la réputation/à l’image de marque arrive d’ailleurs en tête du Top 10 des risques auxquels sont confrontées les entreprises internationales. Le risque d’incapacité à innover/répondre aux besoins des clients demeure à la sixième place et devrait se hisser à la quatrième place en 2018, estime Aon. La gravité de la menace liée au risque d’intensification de la concurrence (4e rang), qui devrait arriver en tête des risques dans trois ans, sonne l’alerte pour les assureurs. Les dommages aux biens sont également réapparus dans la liste des 10 plus grands risques au niveau mondial pour la première fois depuis 2007, alors qu’ils étaient classés en 17ème position en 2013. C’est dans les secteurs de l’hôtellerie et de l’accueil, des transports non-aériens et de l’immobilier que ce risque a été considéré comme étant le plus élevé. Les phénomènes météorologiques sans précédent ont impliqué des pertes d’exploitation. De ce fait, ce risque occupe toujours la septième place dans l’édition 2015.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consultez l’enquête 2015 d’Aon sur la gestion des risques dans notre rubrique Etudes et rapports