Le Chili, la Colombie, le Mexique et le Pérou sont ouverts aux marchés internationaux et le font savoir, et même de manière groupée. Ces quatre pays membres de l’Alliance du Pacifique ont, en effet, réalisé une opération de communication commune, via les directeurs commerciaux, basés à Paris, de leurs agences de promotion des investissements étrangers respectives, à savoir ProChile, ProColombia, ProMéxico et PromPerú. Ils se sont ainsi tous les quatre retrouvés le 8 avril à Paris, pour une matinée d’information sur le thème « L’Alliance du Pacifique : quelles nouvelles opportunités pour les entreprises françaises en Amérique latine » organisée par le « Desk pays andins » du cabinet français DS Avocats.
Lancée à Lima au Pérou le 28 avril 2011, l’Alliance du Pacifique est une communauté économique qui rassemble quatre pays d’Amérique latine : le Chili, la Colombie, le Mexique et son membre initiateur le Pérou. Ils ont signé le 23 mai 2013 lors du Sommet de Cali, en Colombie, un accord douanier qui élimine les droits de douanes sur 90 % des biens échangés entre eux. Outre encourager l’intégration régionale de ces pays via la libre-circulation des biens et services, l’objectif de l’Alliance du Pacifique est de consolider les liens économiques avec l’Asie-Pacifique mais également avec le reste du monde, d’où cette présentation, à Paris, des secteurs pouvant ouvrir des perspectives d’affaires aux entreprises tricolores.
Le Chili possède des opportunités pour les investisseurs dans les infrastructures (transports publics) et l’agroalimentaire (production d’aliments transformés). La Colombie a également des besoins en infrastructures. Le gouvernement colombien souhaite doubler le budget pour développer les routes, les ports et les voie ferrées. Le Mexique, présente, lui, des opportunités dans l’aéronautique et l’automobile. Quant au Pérou, il présente des opportunités dans les transports publics – plusieurs lignes de métro doivent être construites à Lima −, et dans les infrastructures hôtelières pour accueillir les touristes.
Une politique d’ouverture commune
« Il y a des spécificités par pays », a confié à la Lettre confidentielle Patricia Cuba-Sichler, avocate aux Barreaux de Paris et Lima au sein de DS Avocats. « En apparence, poursuit-elle, ils sont hétérogènes : le Mexique exporte des biens manufacturés (habillement) tandis que le Pérou exporte des matières premières (fruits de mer, fruits et légumes) et certains sont membres de l’OCDE (Chili et Mexique). Mais derrière ça, ajoute-t-elle, il y a un facteur commun géopolitique : ces quatre pays ont une vision politique d’ouverture et de libéralisation du marché ».
Ces quatre nations d’Amérique latine affichent une politique d’ouverture aux marchés mondiaux commune qui tranche avec le protectionnisme du Brésil ou de l’Argentine. Ils sont favorables à la suppression des barrières douanières, ils offrent des avantages fiscaux aux investisseurs étrangers et mettent en œuvre « une politique d’attraction de l’investissement étranger très similaire, qui est partagée », a précisé notre interlocutrice.
À cela s’ajoute une volonté politique de s’unir pour faire bloc face à l’Asie. « L’Alliance, explique l’avocate, leur permet de se présenter comme quatre économies fortes et de mieux se positionner dans les rapports commerciaux avec cette zone ». Une manière aussi de freiner l’ascension de la Chine, grand partenaire commercial de l’Amérique latine, qui, avec la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB), créée en 2013 à l’initiative de Pékin, risque de peser davantage dans les négociations commerciales avec les quatre pays membres de l’Alliance du Pacifique.
Venice Affre
Pour prolonger :
Consultez nos guides :
– Guide business Chili 2015
– Guide business Pérou 2014
– Guides business Colombie 2014