En Europe, ce sont en France, au Royaume-Uni et en Allemagne que les entreprises de taille moyenne (ETM, entreprises affichant un chiffre d’affaire variant entre 50 et 500 millions de dollars selon la définition retenue) ont le maximum d’impact économique direct, d’après une étude intitulée « La face méconnue des entreprises moyennes : une contribution vitale à l’économie », réalisée par Oxford Economics pour la banque HSBC dans 15 pays ou territoires: Allemagne, Arabie Saoudite, Brésil, Canada, Chine, Émirats arabes unis, États-Unis, France, Hong-Kong, Inde, Mexique et Pologne, Royaume-Uni, Singapour, Turquie.
Ce groupe d’États représentant 161 800 sociétés avec un chiffre d’affaires cumulé de 16 600 milliards de dollars en 2012 et un effectif global de 169 millions de salariés. Leur contribution globale au produit intérieur brut (PIB) s’est élevée à 11 500 milliards de dollars. En France, les ETM ont apporté 310 milliards de dollars, soit l’équivalent de 16,5 % du PIB. Et leur valeur ajoutée brute globale a atteint 39,5 % du PIB, ce qui place l’Hexagone au premier rang mondial. « Ses ETM sont encore plus productives qu’au Royaume-Uni et en Allemagne », commentait ainsi Andrew Wild (notre photo), directeur général délégué en charge du marché des entreprises chez HSBC France, lors d’un petit-déjeuner de presse, le 27 mars. Elles ont aussi représenté14,2 % de l’emploi, soit 2,7 millions de salariés.
La montée des ETM en Turquie, en Espagne et en Pologne
En revanche, l’Allemagne domine sur différets autres indicateurs quantitatis dont le nombre d’entreprises avec près de 12 000 ETM, d’emplois avec 4,7 millions, et d’activité avec un chiffre d’affaires générés de 1,334 milliard de dollars. « C’est l’effet du fameux Mittelstand, de sa performance économique et de la puissance industrielle de l’Allemagne», a souligné le dirigeant de la banque.
Enfin, le Royaume-Uni occupe la première place s’agissant de la contribution de ses ETM au PIB, soit 17,2 %. « L’économie britannique est plus tournée vers les services, alors que la France, par exemple, offre un plus grand équilibre entre services, commerce gros, de détail et industrie manufacturière », expliquait Andrew Wild. Le Royaume-Uni bénéficie aussi d’une bonne position pour la valeur ajoutée dans le produit intérieur brut, seulement devancé par la France et la Turquie.
En Turquie, les ETM représentent 40 % du PIB et 20 % de l’emploi. « Certes, son économie est jeune et volatile, mais c’est un territoire à fois tourné vers l’ouest et vers l’est, Dubaï notamment, où les entreprises de taille moyenne se retrouvant dans les mêmes zones, les mêmes villes, il y a un maillage industriel de plus en plus fort », observait Andrew Wild. Selon lui, d’autres États européens, comme l’Espagne, dont l’économie redémarre, et la Pologne, seul pays du continent à n’avoir pas subi la crise de 2008, connaissent une hausse du nombre d’ETM.
François Pargny