En 2014, les exportations françaises de produits chimiques ont progressé en valeur de + 1,9 % pour atteindre 54,7 milliards d’euros tandis que les importations se sont légèrement contractées (- 1,8 %) à 47,3 milliards d’euros. Le solde de la balance commerciale de ce secteur a atteint un nouveau record, s’établissant à + 7,4 milliards d’euros après un précédent pic à + 5,6 milliards en 2013, d’après les chiffres présentés le 24 mars par l’Union des industries chimiques (UIC) lors de sa conférence de presse annuelle.
« La faculté à exporter fait partie du patrimoine génétique de l’industrie chimique », a déclaré Philippe Gœbel, le président de l’UIC lors d’un point presse. En 2014, les exportations ont représenté 66,4 % du chiffre d’affaires de la filière, qui est resté stable à 82,4 milliards d’euros. « L’industrie chimique, s’est réjouit Philippe Gœbel, est le premier secteur exportateur français, mais nous sommes le deuxième excédent derrière l’aéronautique ». La filière chimique constitue en effet l’un des points forts de la spécialisation française et génère le deuxième excédent commercial après l’aéronautique, selon les chiffres des Douanes.
Plusieurs facteurs stimulants pour l’économie sont apparus à la fin de l’année (baisse des prix du pétrole, dépréciation de l’euro) et devraient se maintenir au moins sur la première moitié de 2015, estime l’UIC. Dans ce contexte, l’union table sur une croissance de l’industrie chimique française de l’ordre de 2 %, en volume, cette année.
Quels sont les points forts de ce secteur à l’export ?
L’Union européenne reste le premier marché à l’export
L’Union européenne (UE), destinataire de 64 % des exportations totales de l’industrie chimique française en 2014, est toujours son premier client à l’export, avec pour principaux acheteurs les pays frontaliers de l’Hexagone.
L’Allemagne, premier partenaire commercial de la filière, a réceptionné 24 % des ventes françaises de produits chimiques mais a également compté pour 31 % des importations françaises. En Italie, deuxième client de la chimie tricolore, les exportations ont augmenté de 3,1 % en valeur. La reprise de l’économie italienne a surtout profité aux produits organiques de base et matières plastiques dont les exportations ont progressé respectivement de 6 % et 6,5 % en valeur. Les livraisons vers le Royaume-Uni, troisième client, ont, elles, reculé de 3,2 % en valeur. Pour la deuxième année consécutive, la France a bénéficié de la meilleure orientation économique de l’Espagne, qui a davantage tiré les exportations (+ 5,6 % après + 0,1 %). En Belgique, les ventes de matières plastiques ont bondi de 23 %, en valeur, tandis que celles de produits organiques de base ont baissé de 7,2 %.
L’Asie (hors Japon) constitue le deuxième marché à l’export de l’industrie chimique française. À elle seule, la Chine réceptionne 39 % des exportations vers cette zone. L’empire du Milieu reste le moteur de la région avec une augmentation des exportations de 6,3 % en valeur (après – 2,2 %) en 2014. Totalisant 22,5 % des exportations vers l’Asie, Singapour est la seconde destination asiatique.
Les exportations vers le Japon ont, elles, chuté de 18 % en valeur, pénalisées par le taux de change de l’euro vis-à-vis du yen et par une demande nippone anémique.
Après avoir ralenti en 2013 du fait d’un euro fort, les ventes vers les États-Unis se sont élevées à 3 milliards d’euros en 2014, en hausse de 10,2 %, tirées par la dépréciation de l’euro face au dollar dans la seconde moitié 2014. « La baisse de l’euro rend nos produits plus compétitifs sur les marchés libellés en dollars et va nous permettre d’améliorer encore nos échanges extérieurs », a commenté le président de l’UIC.
La filière, dont les matières premières sont en partie issues du pétrole, n’a pas été insensible non plus à la chute des cours de l’or noir. Le baril a perdu 57 % de sa valeur entre juin 2014 et janvier 2015. La diminution des coûts des matières premières s’est fait ressentir sur les prix des produits chimiques qui ont à leur tour baissé. Les exportations, toutes zones confondues, ont ainsi augmenté de 2,8 % en volume.
Une croissance confirmée
Après avoir renoué avec la croissance en 2013 (+ 1,3 % en volume, contre – 1,2 % en 2012), l’industrie chimique française a signé en 2014 « une croissance plus affirmée de + 2,9 % en volume », a signalé Philippe Gœbel.
En 2013, l’industrie chimique avait bénéficié d’une contribution positive (+ 1,6 %) de la demande extérieure, tandis que la demande intérieure était négative (- 0,3 %). « En 2014, à la contribution positive (+ 1,9 %) de la demande extérieure s’est ajoutée à nouveau une contribution positive du marché intérieur (+ 0,9 %) », a souligné Philippe Gœbel. Après deux années de repli, le retour de la contribution du marché intérieur en complément des exportations a consolidé la croissance.
L’ensemble des divisions ont participé à cette croissance. « Tous les secteurs ont enregistré une évolution positive, en volume, en 2014 », a observé le patron de l’UIC. La chimie organique a enregistré l’évolution la plus notable (+ 5,6 %), après – 2,2 % en 2013 et – 6,2 % en 2012, subissant alors de plein fouet le contrecoup de la crise. Les savons, parfums, produits d’entretien ont également affiché une augmentation significative (+ 3,9 %). L’UIC précise que l’international a soutenu la production à la hausse des parfums et cosmétiques. Les spécialités chimiques ont pour leur part résisté, se redressant à + 1,8 % en 2014, après + 0,8 % l’année précédente. Seule la chimie minérale a connu un ralentissement, tombant à + 0,9 % après 3,5 % en 2013.
Venice Affre