Centrée sur le le projet de Partenariat transatlantique *, l’audition de Matthias Fekl, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français à l’étranger, le 17 mars devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, a été mise à profit par certains députés, pendant la séance des questions, pour élargir les débats à la stratégie française de commerce extérieur et à la restructuration du réseau diplomatique.
Quittant ainsi les rivages de l’Amérique du Nord, le centriste François Rochebloine (UDI) s’est montré le plus prolixe, si ce n’est le plus prompt pour aborder deux points spécifiques : le redéploiement des postes dans les ambassades et le volontariat international en entreprise ou en administration (VIE ou VIA). Déplorant ainsi « la suppression des postes dans les ambassades, comme au Caucase du Sud », le député de la Loire s’est interrogé sur la pertinence de signer des accords dans cette région, si « on ne peut pas les concrétiser ».
Une plainte reprise par son collègue Thierry Mariani, député de la 11e circonscription des Français à l’étranger (49 pays d’Europe orientale, d’Asie et d’Océanie), qui a ainsi porté le fer en Asie centrale. L’ancien ministre UMP des Transports (novembre 2010-mai 2012) a affirmé que dans la région « trois pays sur cinq » fonctionnent « en modèle réduit ». Et de relater notamment les confidences d’un ambassadeur sur place, qui, lorsqu’il voyage dans son pays de résidence, doit fermer son ambassade parce qu’il ne dispose que d’un cadre C. « Il faudrait au moins un cadre B pour maintenir les portes de la représentation nationale ouverte », a ajouté Thierry Mariani.
Une diplomatie universelle, avec des SE et des bureaux de Business France régionaux
Confronté à cette double offensive, Matthias Fekl a fait le dos rond, indiquant qu’il n’avait « pas connaissance de tels problèmes dans une région », mais qu’il était « prêt à en parler sur quelques points précis ». Selon lui, le redéploiement des ambassades voulu par Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du développement international (MAEDI), dans le cadre de la diplomatie économique, n’a pas nui à l’universalité du réseau diplomatique. Et de souligner que certains Services économiques sont régionaux, tout comme Business France, l’agence publique pour l’accompagnement des entreprises à l’étranger et l’attractivité des investisseurs dans l’Hexagone, possède aussi des bureaux régionaux, ce qui permet de couvrir à chaque fois l’ensemble d’une zone.
S’agissant du profil des VIE et VIA, Matthias Fekl a reconnu qu’il faut aussi des « VIE techniques », ce qui implique « de diversifier le recrutement pour aller au-delà de trop d’élitisme ». Il « faut élargir et c’est vrai aussi pour les VIA », a-t-il aussi convenu, faisant observer, au passage, que « des Administrations y ont recours pour accompagner les PME à l’étranger ». Les « Régions l’ont fait », a-t-il précisé, en indiquant qu’il « est prêt à aller plus loin, à diversifier ». De façon générale, le secrétaire d’État défend que « l’expérience internationale doit être développée plus pour les jeunes ».
François Pargny
*Lire dans la lettre aujourd’hui : TTIP/Ceta : Matthias Fekl explique la position française sur la clause d’arbitrage