Une
montée considérable du protectionnisme à l’échelle mondiale, tel est le constat
établi par la Commission européenne dans un rapport, publié le 6 juin, sur les mesures limitant les échanges commerciaux. Le rapport, neuvième d’une série de rapports périodiques commencée en octobre 2008, après le début de la crise économique et financière, concerne 31 des principaux partenaires commerciaux de l’Union européenne, dont les pays du G20.
En l’espace de huit mois, entre septembre 2011 et le 1er mai 2012, pas
moins de 123 nouvelles restrictions des échanges ont été introduites, ramenant à
534 le nombre total de mesures restrictives en place en mai 2012.
Au niveau mondial, sur les 31 pays concernés, le rapport pointe du doigt les pays émergents, lesquels ont le plus eu recours à des mesures commerciales restrictives depuis septembre 2011, souvent dans le cadre de leurs nouveaux plans d’industrialisation nationaux. Avec un total de 119 mesures dont 108 sont des barrières aux frontières l’Argentine arrive en tête. Le pays, note le rapport,
a récemment étendu l’application de nouvelles procédures administratives
astreignantes de pré-enregistrement à toutes les importations de marchandises. Vient ensuite la Russie
– avec 86 mesures dont 55 sont des barrières aux frontières –, l’Indonésie (59), le Brésil (38), la Chine (30) et l’Inde (24). Second producteur mondial de
coton, l’Inde a, pour sa part, annoncé le 5 mars 2012 une interdiction
d’exportation sur le coton brut. Une telle décision, signale le rapport, crée des perturbations du marché. Bien que l’interdiction ait été levée le 12 mars, les exportateurs, signale le rapport, restent sous l’obligation d’enregistrer des contrats d’exportations afin d’obtenir des certificats pour l’export, une procédure que l’Union européenne va surveiller de près pour garantir des exportations de coton brut durables. Dans la suite du top 10, on retrouve l’Afrique du Sud ex aequo avec le Vietnam avec 22 mesures, la Corée du Sud (20) et le Kazakhstan (17).
Par ailleurs, la Commission européenne souligne que les pays du G20 ne sont pas parvenus à réduire le nombre d’obstacles au commerce. Les membres du G20, indique la Commission, doivent consentir davantage d’efforts pour prévenir l’introduction de nouveaux obstacles au commerce et pour modifier les mesures de protection adoptées depuis le début de la crise, en 2008. Le sommet du G20 qui se tiendra les 18 et 19 juin prochains à Las Cabos, au Mexique, sera sans doute l’occasion pour les chefs d’Etat de réaffirmer leur engagement dans la lutte contre le protectionnisme.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Lire le rapport de la Commission européenne en PDF en bas de page
La Chambre de commerce européenne épingle à nouveau le protectionnisme