Le savoir-faire espagnol dans le secteur ferroviaire ne se dément pas à l’international, où de nombreux pays ont sollicité l’Espagne dans la réalisation de leurs projets, comme le rappelle une étude sur le marché du ferroviaire en Espagne réalisée par la Chambre franco-espagnole de commerce et d’industrie.
L’entreprise de transports publics Metro de Madrid apparaît comme la vitrine de l’expertise espagnole dans le domaine. En effet, souligne l’étude, le métro de Madrid est le 8ème réseau le plus long du monde, malgré une population relativement peu importante, et fait partie des métros les mieux équipés de la planète en matière d’escalators.
Le métro de Madrid, modèle de réussite à l’export
La Chambre de commerce et d’industrie rappelle ainsi qu’une vingtaine de délégations étrangères visite chaque année les installations madrilènes. Dernière en date, une délégation accompagnée par l’autorité des transports publics d’Abou Dhabi laquelle a visité, en septembre dernier, les principales plateformes de correspondance du métro de Madrid. L’émirat est, en effet, sur le point de se doter de son propre système de transport public, un projet qui comprend la construction de 131 kilomètres de réseau métropolitain dans l’une des villes les plus peuplées des Émirats arabes unis.
Par ailleurs, la société d’exploitation du métro madrilène est engagée dans plusieurs projets internationaux. En Turquie, Metro de Madrid collabore au chantier de prolongation de la ligne 1 du métro d’Istanbul. En Chine, la société espagnole a été sollicitée pour la mise en place de la première ligne de métro de Changsha, capitale de la province du Hunan, tandis qu’au Mexique, elle va participer à la construction de la ligne 12 du métro de Mexico. La définition d’un plan de formation pour les travailleurs du métro de Santiago du Chili est également à l’ordre du jour. Plusieurs autres collaborations sont en cours de négociation notamment en Argentine, à Dubaï, au Royaume-Uni, ou en Arabie saoudite, précise la Chambre franco-espagnole de commerce et d’industrie.
Des infrastructures ferroviaires réputées qui s’exportent
D’autre part, l’Espagne peut se prévaloir d’avoir des infrastructures ferroviaires (réseau ferré, trains régionaux et interurbains, TGV…) modernes reconnues à l’échelle mondiale comme l’illustre le méga contrat de 6,7 milliards d’euros obtenu par la société national d’exploitation des chemins de fer espagnols Renfe et l’entreprise ibérique Talgo spécialisée dans la construction de trains et de rames, en janvier 2012, pour la construction de lignes à grande vitesse en Arabie saoudite.
Le constructeur ferroviaire espagnol CAF n’est pas en reste, celui-ci réalise 82 % de son chiffre d’affaires à l’export, et engrange contrat sur contrat au détriment d’Alstom en Amérique latine mais également dans d’autres régions du monde.
Grâce à son plan stratégique pour les infrastructures de transport (PEIT), lancé en 2004, et dont l’objectif principal concernant le volet ferroviaire est d’atteindre la barre des 10 000 kilomètres de voies à grande vitesse à horizon 2020, l’Espagne se place au 4ème rang européen de l’investissement public dans le transport ferroviaire pour la période 2005-2009.
Le secteur ferroviaire espagnol est en pleine ascension. Les exportations de la filière ont plus que doublé, passant de 1,2 milliard d’euros en 2008 à 2,5 milliards en 2012, avant de bondir de 20 % pour s’établir à 3 milliards d’euros en 2013.
Dans ce contexte, la Chambre franco-espagnole de commerce et d’industrie organise en juin une mission ferroviaire dans plusieurs villes d’Espagne : Barcelone, Bilbao, Madrid, Séville, Valence afin de présenter le potentiel et les opportunités du secteur aux entreprises françaises. Des rencontres avec les principaux opérateurs ibériques tels que Talgo, Adif (l’administrateur des infrastructures ferroviaires), Renfe, Metro de Madrid, ou CAF seront organisées, avec en perspective de possibles partenariats.
Venice Affre
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