Le neuvième round de négociations à Bruxelles* entre Bruxelles et Tokyo n’aura pas permis d’avancées majeures sur les chapitres relatifs à l’accès au marché pour les produits agricoles et industriels. « Rien de nouveau à ce stade. L’échange des offres tarifaires a déjà eu lieu au printemps dernier. A cette étape des négociations les listes des produits sensibles n’ont pas été dévoilées », expliquait une source européenne à l’issue de cette semaine de pourparlers.
Traditionnellement le riz, le sucre, le bœuf, le porc et les produits laitiers constituent les lignes rouges côté japonais. Les Européens espèrent quant à eux obtenir une protection plus étendue des indications géographiques. Dans le secteur industriel, l’automobile reste un élément phare mais très sensible de ces négociations. Alors que Tokyo mise sur un démantèlement tarifaire complet, l’UE souhaite, en échange, une réduction drastique, voire l’élimination complète, des obstacles techniques et réglementaires dans le secteur automobile nippon.
Autre chapitre important : l’investissement, tant sur le volet ‘protection des investisseurs’ – pour lequel le Japon a clairement demandé l’inclusion d’une clause de règlement des différends investisseur-État (ISDS) – que sur celui de l’accès au marché, une des priorités pour les Européens qui espèrent de nettes améliorations.
D’un point de vue global, ces pourparlers « sont très compliqués » reconnaît un négociateur européen. Mais le jeu en vaut la chandelle, souligne-t-on à Bruxelles. Un accord entre ces deux économies développées serait susceptible d’engendrer une hausse du PIB de l’UE comprise entre 0,6 et 0,8 %. Selon la Commission, les exportations de l’Europe vers le Japon pourraient connaître un boom de plus de 30 % et celles du Japon vers l’UE de plus de 20 %.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
*Lire aussi dans la LC aujourd’hui : UE-Japon : Les négociateurs misent sur un accord de principe fin 2015