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Nomination surprise au ministère du Commerce extérieur: Nicole Bricq, 65 ans, précédemment ministre de l’Ecologie, du développement durable et de l’énergie du gouvernement Ayrault I, a été nommée hier au soir à la tête du nouveau portefeuille du Commerce extérieur du gouvernement Ayrault II, déjouant tous les pronostics. D’autres noms étaient cités pour occuper ce portefeuille comme Olivier Ferrand, fondateur du think tank Terra Nova et fraîchement élu dans la 8ème circonscription des Bouches-du-Rhône, Karine Berger, économiste élue députée dans la 1ère circonscription des Hautes-Alpes, ou Delphine Bato, ministre déléguée à la Justice du gouvernement Ayrault I promue finalement ministre de l’Ecologie à la place de Nicole Bricq (voir notre Lettre confidentielle du 20 juin).
Un changement de poste qui pour beaucoup d’observateurs s’explique par le fait
que Nicole Bricq était ces derniers jours la cible de critiques d’ONG pour avoir
promis une « remise à plat » d’un permis de forage accordé à Shell au
large de la Guyane, finalement validé par le gouvernement. Une consolation cependant pour Nicole Bricq: celle-ci conserve sa huitième place dans l’ordre protocolaire du gouvernement. Elle est également pour ce portefeuille du Commerce extérieur ministre de plein exercice et non secrétaire
d’Etat ou ministre déléguée comme ses prédécesseurs.
Son parcours et son profil n’en faisait pas une postulante évidente. Titulaire d’une maîtrise en droit privé de l’université de Bordeaux IV, elle débute sa carrière comme responsable d’agence, puis directrice des ressources humaines au Crédit social des fonctionnaires. De 1986 à 1990, elle est conseillère technique au cabinet du ministre de la Défense (Jean-Pierre Chevènement). Elle occupe ensuite de 1992 à 1993 la fonction de conseillère technique au cabinet de la ministre de l’Environnement d’alors (Ségolène Royal).
Sur le plan politique, elle est nommée première secrétaire de la fédération de Paris du Parti
socialiste au début des années 1980. En 1986, elle est élue conseillère
régionale au Conseil régional d’Ile-de-France. Elle est ensuite élue en 1997 députée de la 6ème circonscription de Seine-et-Marne (Meaux-Nord). Elle produit pour le compte de la Commission des finances, de l’économie générale, et du plan, un rapport d’information sur la fiscalité environnementale en 1998. En 1999, elle effectue une mission pour le Premier ministre concernant la transposition de la directive sur le marché du gaz.
C’est en 2004 qu’elle devient sénatrice de Seine-et-Marne où elle siège à la Commission des finances et devient la spécialiste des questions budgétaires. En octobre 2008, elle est élue vice-présidente de cette commission. En octobre 2011, elle est réélue sénatrice de Seine-et-Marne. Devenue rapporteuse générale du budget au sein de la Commission des finances, elle produit un rapport critique de la politique des prélèvements obligatoires pour la période 2007-2012. Depuis 2009, elle soutenait François Hollande.
Jean-François Tournoud et Isabelle Verdier
Pour en savoir plus :
Lire nos deux dossiers:
Les 4 vérités du commerce extérieur 1ère partie
Les 4 vérités du commerce extérieur 2ème partie