Rendez-vous à Copenhague dans deux ans. C´est l´objectif de l´accord en forme de feuille de route adopté à l´arraché par la Conférence des Nations unies sur le changement climatique, qui s´est achevée à Bali (Indonésie) le 15 décembre, après 24 heures de prolongation.
Le texte, difficile compromis obtenu entre les Etats-Unis, l´Europe et les pays émergents du G77, impose le lancement de négociations « au plus tard en avril 2008 » et leurs conclusions fin 2009 sur de nouveaux engagements de réduction des émissions de gaz à effets de serre (GEF) qui succèderont à ceux pris dans le cadre du traité de Kyoto, qui expirent en 2012.
Face à l´opposition des Etats-Unis, les Européens ont échoué à obtenir que des objectifs chiffrés ambitieux soient inscrits dans ce texte. Malgré les coups de gueule de Jean-Louis Borloo, qui s´est d´ailleurs félicité du résultat final dans une interview à Libération ou d´Al Gore contre Washington. Toutefois, l´accord renvoie, en note de bas de page, au 4ème rapport du Groupe d´experts sur le climat (GIEC), la référence pour les différents scénarii envisagés de réduction des GEF allant, selon les cas, de 10 à 40 % (par rapport à 1990) sur des périodes de 10 à 30 ans.
Les Etats-Unis, qui voulaient que les engagements des pays émergents soient plus précis, ont également échoué : le texte dit seulement qu´ils sont invités à lancer des actions « vérifiables et mesurables » dans ce domaine, alors qu´il est plus contraignant pour les pays industrialisés, enjoints à prendre « les engagements ou actions appropriés ».
Quand aux pays en développement, regroupés au sein du G77, ils sont désormais associés pleinement au processus (alors que Kyoto n´était contraignant que pour les pays industrialisés), d´autant plus que c´est leur proposition de compromis final qui a été adopté et que leur demande pour des transferts de technologies vertes ne devrait pas rester lettre morte. La Chine et l´Inde se sont imposés comme les moteurs du compromis. Au total, Bali n´aura pas accouché d´une souris : le processus lancé à Kyoto en 1997 a été sauvé. Mieux, il associe pour la première fois, les Etats-Unis (qui n´ont jamais ratifié le traité de Kyoto), et, désormais, les pays en développement.