799 euros, c’est le budget mensuel moyen, pour la rentrée 2014, d’un étudiant ne vivant plus chez ses parents, selon le syndicat étudiant Unef. Un chiffre en hausse de 2 % par rapport à la rentrée 2013. Le coût d’une année d’étude représente désormais 48 % du salaire médian français, ce qui rend difficile le soutien de la famille. Dans ces conditions, les étudiants sont de plus en plus dans l’obligation de travailler pour financer leur cursus : 73 % sont dans ce cas, selon un sondage de MétéoJob pour l’Étudiant. Plusieurs aides sont cependant envisageables. Revue des pistes à suivre en 2015.
Pour aider des étudiants, plusieurs options sont possibles. Les bourses sur critères sociaux sont destinées à aider ceux qui sont issus de familles à revenus modestes. Les aides complémentaires concernent l’aide au mérite, à la mobilité internationale, les aides d’urgence, les prêts étudiants et les aides au logement. Afin de faciliter les démarches, les établissements ont mis en place des services dédiés qui centralisent les informations sur les aides financières. Ils prodiguent également des conseils sur ce qu’il convient de faire. Par exemple : faire son budget sans tenir compte de ces aides financières qui n’ont pas vocation à couvrir toutes leurs dépenses de mobilité… et qui peuvent être payées avec retard. Une chose est certaine : il ne faut pas hésiter à les solliciter.
Repère
Check-list des bonnes sources d’information :
• Le site du ministère de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche : www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/
• Le site de Business France – nouveau nom d’Ubifrance – pour le V.I.E : (en cours de construction). En attendant, continuer à aller sur : www.ubifrance.fr
• Le réseau Euroguidance, recense les aides financières par région : www.euroguidance-france.org/fr/
• Partir en Erasmus : www.agence-erasmus.fr
• Courtier prêt étudiant : www.financetesetudes.com
• Le site du QS World Grad et MBA School : www.qs.com/fairs.html
1/ Les bourses sur critères sociaux
Les bourses sur critères sociaux sont destinées à aider les étudiants issus des milieux les plus modestes. Les modalités d’attribution 2014-2015 ont été définies dans l’arrêté du 20 août 2014. Pour 2014-2015, les étudiants dont le revenu de la famille est inférieur à 33 100 euros par an sont éligibles aux bourses sur critères sociaux. Les montants versés varient en fonction d’un barème national en neuf échelons (deux nouveaux échelons ont été créés à la rentrée dernière). Deux critères d’attribution sont pris en compte : l’éloignement entre le domicile et le lieu d’études et le nombre d’enfants à charge du foyer fiscal de référence. Les bourses sont généralement attribuées pour dix mois mais les étudiants boursiers sur critères sociaux originaires des départements et collectivités d’outre-mer peuvent obtenir le maintien de leur bourse pendant les grandes vacances universitaires selon certaines conditions.
2/ L’aide au mérite
L’aide au mérite peut compléter l’aide pour les étudiants bénéficiaires d’une bourse sur critères sociaux, En voie d’être supprimée, elle est désormais réservée aux seuls étudiants qui en étaient déjà bénéficiaires en 2013-2014. Ces droits sont limités à 3 aides au mérite pour le cursus de licence ou de tout autre cursus d’une durée inférieure ou égale et 2 aides au mérite pour le cursus de master. Cette limitation s’applique aussi bien dans le cadre d’un cursus linéaire que dans le cadre d’une réorientation. D’un montant annuel de 1 800 euros, elle vise à promouvoir l’excellence dans les études quelle que soit la filière d’enseignement supérieur choisie (dès lors qu‘elle relève du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche et qu’elle est habilitée à recevoir des boursiers).
3/ Les aides à la mobilité internationale
Selon Campus France, 65 000 Français étudiaient en 2013 à l’étranger. Pour eux, diverses aides financières sont proposées, que cela soit de la part de l’Europe, des pays d’accueil, des collectivités, de la Fondation de France ou de différents programmes financés par des fondations ou les établissements d’enseignement supérieur eux-mêmes.
• La bourse Erasmus +
Les étudiants peuvent obtenir une bourse pour effectuer une période d’études dans un autre établissement européen, à partir de la deuxième année d’études pour une durée comprise entre 3 et 12 mois. Les étudiants bénéficient de 12 mois de mobilités, études et/ou stages, par cycle d’étude (Licence, Master, Doctorat). Aucun droit d’inscription n’est à payer dans l’établissement d’accueil. Les étudiants boursiers sont exonérés des frais d’inscription. Pour la mobilité d’étude, la bourse européenne varie de 150 euros mensuels dans les pays où le coût de la vie est le moins cher jusqu’à 300 euros pour les pays comme le Royaume-Uni ou les pays scandinaves. Pour une mobilité de stage en entreprise, la bourse mensuelle oscille entre 300 à 400 euros selon les pays, cumulables également avec d’autres financements.
• L’aide à la mobilité internationale du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche
Elle est accordée à l’étudiant bénéficiaire d’une bourse d’enseignement supérieur sur critères sociaux ou bénéficiaire d’une aide d’urgence annuelle. L’étudiant doit en outre préparer un diplôme national relevant de la compétence du ministère chargé de l’enseignement supérieur. Cette aide complémentaire de 400 euros sert à financer un séjour d’études ou un stage d’une durée de 2 à 9 mois consécutifs à l’étranger. L’aide à la mobilité internationale fait l’objet d’un contingent annuel notifié aux établissements d’enseignement supérieur engagés dans la procédure de contractualisation avec l’État (ministère chargé de l’enseignement supérieur). Les bénéficiaires de cette aide sont sélectionnés par l’établissement d’enseignement supérieur dont ils dépendent. Cette aide est cumulable avec l’aide au mérite.
• Études dans les pays du Conseil de l’Europe
Les étudiants français ou originaires de l’Union européenne désireux de suivre des études supérieures dans un pays membre du Conseil de l’Europe peuvent percevoir une bourse d’enseignement supérieur sur critères sociaux dans les mêmes conditions qu’en France pour la préparation d’un diplôme national étranger. Ils doivent pour cela être inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur officiellement reconnu par cet État pour suivre, à temps plein, durant une année universitaire ou deux semestres suivant les pays, des études supérieures menant à un diplôme national. Les études suivies à l’étranger doivent correspondre à des études qui en France relèvent du ministère chargé de l’enseignement supérieur.
• Les aides des collectivités territoriales
Plusieurs collectivités, notamment les conseils régionaux du lieu de domicile ou du lieu d’études proposent également des aides à la mobilité. Les aides sont très variables d’une région à l’autre, au gré des stratégies de mobilité internationale. Quelques exemples : La Région Auvergne dispose depuis 2006 d’un programme d’aide à la mobilité internationale des étudiants inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur auvergnat et préparant un BTS, un BTSA, un DUT, une licence, un master ou un diplôme délivré par une grande école ou un institut de formation sanitaire et sociale. Cette aide d’un montant forfaitaire de 500 euros peut être délivrée pour un stage comme des études réalisées à l’étranger pour une période de neuf semaines consécutives minimum. Cette aide est cumulable avec d’autres types de bourses (Ministère, Erasmus +…). La région Midi-Pyrénées offre plusieurs aides à la mobilité internationale. Outre une bourse d’études et de stages à l’étranger sur critères sociaux de 70 euros par semaine, des aides (300 euros en deçà de 12 semaines, 600 euros au-delà) géographiques – dans une région partenaire au titre de la coopération décentralisée ou des aides au développement ou en Catalogne ou aux Baléares… – ou sectorielles – à destination des apprentis par exemple – sont proposées. La bourse Jeunes à l’international de la région Bretagne vise deux publics étudiant sur son territoire. Les jeunes en pré-bac (CAP, bac pro) peuvent bénéficier de 460 euros pour une durée de 26 jours (dont au moins 20 jours de stage). Les étudiants en BTS et DUT – sous conditions de ressources – peuvent prétendre à un forfait de 150 euros et une bourse de 200 euros par mois, qui peut être majorée pour les boursiers sur critères sociaux ou les élèves en situation de handicap.
4/ Les autres sources de financements disponibles
Difficile d’être exhaustif sur le sujet du financement des études, chaque année de nouvelles aides naissent ou évoluent, d’autres meurent. En voici quelques-unes.
• Les bourses des pays étrangers
Chaque année, un certain nombre de pays accorde des bourses pour attirer les meilleurs étudiants étrangers sur leurs campus. Nous donnons ici quelques exemples :
– Destination phare, les États-Unis proposent de nombreuses bourses d’études, versées par des fondations privées ou les universités elles-mêmes. La commission Fulbright attribue une quinzaine de bourses – d’un montant de 15 000 à 45 000 euros – aux étudiants français ayant déjà validé au moins trois années d’études supérieures et ayant un bon niveau en anglais. La fondation Georges Lurcy délivre chaque année environ 6 bourses. D’un montant d’environ 20 000 dollars, elle cible les étudiants français titulaires d’un master qui veulent poursuivre en doctorat. Plusieurs universités américaines proposent également leurs propres bourses.
– Au Canada, plusieurs bourses sont offertes par le Gouvernement du Canada, le Mitacs (organisme national à but non lucratif, qui conçoit et met en œuvre des programmes de recherche et de formation) ou des fondations comme la Fondation Trudeau. Des universités canadiennes proposent également des aides aux étudiants étrangers.
– Pour ceux qui visent la Chine, les bourses du gouvernement et des provinces chinoises sont recencées par le ministère de l’Éducation et gérées par le China Scholarship Council. Elles s’adressent à des étudiants en master, doctorat ou qui veulent approfondir leur connaissance du chinois.
– L’Unesco propose de son côté des bourses co-parrainées avec certains pays : Chine, Corée, Russie, République tchèque…
• Les bourses d’écoles
Certaines grandes écoles – notamment, les écoles de commerce dont les frais de scolarité ont flambé ces dernières années – proposent des bourses d’études sur critères sociaux ou à la mobilité, comme HEC, l’ESSEC ou ESCP Europe.
• Autres bourses
– Depuis 50 ans, la Bourse de la Vocation (gérée par la fondation du même nom) récompense les jeunes Européens très motivés qui ne pourraient sans cette bourse atteindre le niveau de formation nécessaire pour exercer le métier de leur choix. 20 bourses – d’un montant de 7 700 euros – sont octroyées parmi les 5 000 candidatures envoyées chaque année.
– Les salons QS World Grad School Tour (pour les formations de niveau master et doctorat) et QS Word MBA Tour seront à Paris le 28 mars. À cette occasion, des bourses d’études sont proposées par l’organisateur de tournées universitaires internationales et par ses partenaires. Au total, 1,7 million de bourses sont réservées aux participants aux salons QS.
5/ Les prêts étudiants
• Le prêt étudiant garanti par l’État.
Afin de faciliter l’accès des étudiants à l’emprunt, un système de prêts bancaires garantis par l’État a été mis en place pour tous les étudiants de moins de 28 ans. Ce prêt ne fait l’objet d’aucune demande de caution parentale ni de conditions de ressources. Le dispositif concerne cinq établissements bancaires : la Société générale, le Crédit Mutuel, le CIC et certaines Caisses d’épargne du groupe BPCE. Les prêts, d’un montant maximal de 15 000 euros, sont accordés pour un minimum de 2 ans. Les taux sont librement fixés par chaque établissement.
• Les prêts à taux zéro
La plupart des banques proposent aux étudiants des prêts à taux zéro d’environ 1 000 euros, sous forme d’avance de rentrée, d’avance de bourse ou pour financer un permis auto ou moto. Se renseigner auprès des banques.
• Les prêts étudiants classiques
Les banques proposent également des prêts à destination des étudiants. Le montant est variable selon les établissements et peut aller jusqu’à 50 000 euros. Comme pour les autres emprunts, les taux sont assez bas. Ils varient cependant sensiblement (en moyenne entre 1 et 6 %) selon l’établissement, la durée ou la nature des études. La plupart des établissements bancaires réservent leur meilleur taux aux étudiants de grandes écoles. Les écoles de commerce disposent d’ailleurs souvent d’une liste de partenaires bancaires, consultables sur leur site. À titre d’exemple, un ancien d’HEC a justement développé une activité de courtier destinée à accompagner les étudiants dans la recherche de financement : http://www.financetesetudes.com/
Gaëlle Ginibrière
Succès croissant pour le V.I.E
Quatorze ans après la création du volontariat international en entreprise (V.I.E), la barre des 50 000 jeunes partis en mission a été franchie. Ce dispositif d’État géré par l’agence Ubifrance, permet à des jeunes de 18 à 28 ans d’effectuer une mission professionnelle à l’étranger pour le compte d’une entreprise. Il ne s’agit pas toujours d’une première expérience professionnelle. Fin novembre 2014, on comptait 8 413 V.I.E en poste, un chiffre en progression de 8 % par rapport à l’année précédente. La croissance des candidatures est exponentielle, avec fin 2014 près de 70 000 jeunes inscrits sur la plate-forme Civiweb. « Les grandes entreprises sélectionnent plutôt des profils d’ingénieurs ou d’écoles de commerce pour des missions en contrôle de gestion, et de plus en plus en marketing et RH. Les PME ciblent des profils commerciaux pour des missions de développement commercial », note Michel Olenburg, directeur des V.I.E à Ubifrance. www.civiweb.com
Financer ses études par le « crowdfouding »
Le financement participatif, une alternative ou un complément aux jobs étudiants ? Surfant sur la vague du « crowdfounding », des étudiants n’hésitent plus à solliciter les particuliers pour financer un stage à l’étranger, un projet étudiant ou humanitaire, voire tout simplement une année de formation. Plusieurs plateformes existent déjà aux États-Unis. En France, le site Eduklab annonçait en décembre dernier avoir déjà collecté 32 431 euros. Un exemple français : www.eduklab.com/