Entré en vigueur le 1er juillet 2011, l’accord de libre-échange (ALE) entre l’Union européenne (UE) et la Corée du Sud aurait déjà un « impact positif » selon la Commission européenne. Revue de détail.
En un an, les entreprises de l’UE ont économisé 350 millions d’euros de droit de douane et augmenté leurs exportations de 6,7 milliards d’euros, soit 35 % de plus qu’en 2007. Mais à ce stade, le bilan dressé ne peut être qu’approximatif, a néanmoins souligné Karel de Gucht, commissaire européen au Commerce, précisant que la plupart des bénéfices tarifaires ne seront ressentis qu’à plus long terme – pas avant cinq à dix ans – et après la mise en oeuvre, non encore effective, des changements réglementaires.
Rappelons que l’élimination des tarifs pour les produits industriels et agricoles répondent à une logique progressive. Ce n’est qu’au 1er juillet 2016 que 98,7 % des droits d’importation, pour ces biens, seront éliminés. En juillet 2031, 99,9 % du commerce bilatéral se fera en franchise de droit.
« Cet accord démontre déjà sa valeur en tant qu’étape importante vers le redressement économique de l’Europe », s’est félicité le commissaire européen au Commerce. Démonstration par les chiffres : les exportations de l’UE ont augmenté plus vite là où les tarifs ont déjà été abrogés. Le vin, certains produits chimiques, les textiles, les produits en fer et en acier ou les machines et équipements – qui représentent un tiers des exportations vers la Corée du Sud – ont enregistré une hausse de 2,7 milliards d’euros (+46 %).
Mêmes tendances pour les voitures et les produits agricoles (3 milliards d’euros, soit + 36 %). L’exportation d’autres produits spécifiques auraient également augmenté plus rapidement que la moyenne comme, par exemple, la viande de porc (+120 %), les machines pour la fabrication des semi-conducteurs (+ 75%) et les voitures (+70%).
Un optimisme qui n’est cependant pas partagé par les principaux opposants à la signature de l’ALE, à savoir les constructeurs automobiles. L’ACEA, qui représente leurs intérêts sur la scène communautaire, déplore la persistance des obstacles non-tarifaires et l’asymétrie des flux d’échange. Les chiffres mis en avant par l’association mettent en évidence une augmentation massive des exportations sud-coréennes de voitures particulières et des gains plus modestes pour l’industrie européenne.
La Corée du Sud aurait ainsi exporté 400 000 automobiles vers l’UE, soit un boom de 40 % par rapport à l’année précédente. Côté européen, les exportations se chiffrent à 13 000 voitures particulières, soit une hausse de « seulement » 13 %.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
Pour en savoir plus:
Plus d’informations sur le site de la DG ‘Commerce’ de la Commission européenne : http://trade.ec.europa.eu/doclib/press/index.cfm?id=814