« Les surcoûts n’apparaissent pas dans les comptes, mais ils ont été confirmés par le gouvernement… Ils ont étés estimés à 11 millions d’euros sur trois ans par l’Inspection des finances, puis ramenés à 8 millions, dont 5 millions en 2014 et 3 millions en 2015, qui devraient être couverts par des reports de crédits ». Tel est le constat dressé le 25 novembre à propos du coût direct de la fusion en cours d’Ubifrance et de l’Afii par la sénatrice de l’opposition (UMP, Rhône) Élisabeth Lamure, membre de la Commission des Affaires économiques, rapporteur pour avis lors de la discussion du Projet de Loi de Finance (PLF) pour 2015.
De quoi refroidir les espérances des promoteurs de cette fusion en termes d’économies budgétaires, en attendant de voir les performances en termes de synergies et d’efficacité opérationnelle de la future agence, dont le projet fait, par ailleurs, l’objet d’un large consensus au sein de la classe politique et dans les milieux d’affaires.
Sans donner de détails sur l’origine de ce surcoût, qui avait notamment été confirmé par Matthias Fekl, secrétaire d’État au Commerce extérieur, à la promotion du tourisme et aux Français de l’étranger lors de son audition devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, le 28 octobre, la sénatrice a pointé le risque qu’il ne soit pas temporaire : « deux mécanismes pourraient présager d’une hausse de la masse salariale et d’une tendance à la réduction des ressources propres, a-t-elle notamment avancé : d’une part, les statuts des personnels devront être harmonisés et, d’autre part, Ubifrance faisait payer ses prestations – ce qui lui permettait d’afficher 38 % de ressources propres dans ses comptes – tandis que l’AFII, pour attirer les investisseurs étrangers, ne leur facture pas ses services ».
Pour 2015, la nouvelle agence issue de leur fusion – dont le nouveau nom semble faire l’objet d’intenses réflexions- s’est vu toutefois doter d’un budget de 108,8 millions d’euros au total, en baisse de l’ordre de 3 % par rapport aux budgets cumulés des deux agences pour 2014. Il se répartit, dans le PLF 2015, entre Ubifrance pour 95,168 millions EUR et l’Afii pour 13,602 millions, respectivement en recul de 2,69 % et 2,47 %.
CG