« La semaine prochaine », les travaux d’infrastructures du Pôle de compétitivité de Sousse (PCS), ville portuaire à 143 kilomètres (km) au sud de Tunis sur le golfe d’Hammamet, seront lancés, expliquait le président du PCS, Hichem Turki (notre photo), à l’occasion d’un séminaire sur la sous-traitance industrielle en Tunisie, organisé le 5 novembre dans le cadre du Midest 2014 (5-7 novembre), Salon mondial de la sous-traitance industrielle à Paris Nord Villepinte.
Dédié aux industries mécaniques, électriques et électroniques (IMEE), le PCS doit être composé d’une technopole, d’une zone d’activités et d’une zone industrielle à Enfidha, à 35 km, située en face de l’aéroport et le long de l’autoroute vers Tunis. Les élections législatives étant passés (26 octobre), les présidentielles annoncées prochainement (23 novembre), les actionnaires de la société qui gère le pôle – le groupe Amen (Sicar Amen, Comar, Tunisie Leasing), Tuninvest, la Banque tuniso-koweitienne (BTK/Caisse de développement française) et la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME) – ont donné leur accord au lancement des travaux. « Mais nous avons déjà constitué sur place une pépinière de 25 sociétés et 230 ingénieurs y travaillent aussi », soulignait Hichem Turki, en réponse à une question du Moci sur le retard accumulé depuis le début de la Révolution de jasmin (décembre 2010-janvier 2011) en Tunisie.
Cluster Mécatronique : passer de 35 à 115 membres
Par ailleurs, le cluster Mécatronique, premier cluster constitué en Tunisie en 2012, est installé en face de l’école nationale d’ingénieurs de Sousse (Eniso). « Il comprend à l’heure actuelle 35 entreprises spécialisées dans l’informatique, l’électricité, l’électronique et la mécanique, dont une grande partie de sociétés françaises, et notre objectif est de dépasser le chiffre de 115 », précise son président Chekib Debbabi, également directeur général d’Injection Plastiques Systèmes (IPS) et de Tunisie Plastiques Systèmes (TPS), les deux filiales locales (600 salariés au total) du groupe Plastivaloire, un des leaders européens de la plasturgie qui travaille notamment en Tunisie pour l’industrie automobile.
Le PCS doit aussi disposer rapidement d’un centre de ressources et d’un laboratoire de recherche en nano et microélectronique. Malgré le contexte économique national et mondial peu favorable, les exportations des IMEE ont gagné 6,7 % en 2013, représentant ainsi 37,4 % du total des ventes industrielles de la Tunisie dans le monde, avec un chiffre d’affaires de cinq milliards d’euros. Parmi les spécialités qui se sont développées dans le pays, Riadh Attia, directeur général adjoint du Cepex (Centre de promotion des exportations), citait, lors du séminaire au Midest, les fils, câbles et faisceaux de câbles, les écrans moniteurs, les composants automobiles, les bobines et transformateurs, les composants aéronautiques ou encore les connecteurs.
Selon lui, la France, premier fournisseur, est aussi le principal client du pays du jasmin, avec une part de 22,8 % dans les exportations tunisiennes, devant l’Allemagne et l’Italie. Du transport aux études, en passant par les composants électriques et les équipements et accessoires liés à l’énergie solaire, les possibilités d’affaires sont encore nombreuses, affirme Riadh Attia, lequel appelle aussi à la création d’un partenariat triangulaire France-Tunisie en Afrique.
François Pargny