Touchée de plein fouet par les embargos russes sur ses produits agricoles, la Moldavie appelle l’Union européenne à l’aide.
Principal pilier économique du pays, les exportations de fruits moldaves ont chuté de 22% suite à l’embargo russe imposé le 21 juillet sur le secteur horticole moldave. Pour y répondre, la Commission européenne propose de supprimer temporairement les contingents tarifaires sur les prunes, les raisins de table et les pommes moldaves, et d’amender ainsi le texte sur les préférences commerciales autonomes en vigueur jusqu’à la fin 2015.
Les eurodéputés, qui doivent se prononcer au plus tôt sur la proposition lors de la plénière de décembre, en ont discuté en commission parlementaire. L’eurodéputé letton Sorin Moisa, qui défend le texte, a insisté sur le faible impact de la mesure pour le marché européen tout comme sur « son incidence négligeable pour le budget de l’Union ». « S’il y a un point sensible, c’est peut être sur les pommes », indique-t-il. Le marché européen devrait ainsi absorber près de 40 000 tonnes de pommes moldaves, représentant 0,4% des importations européennes. D’après le parlementaire, ces pommes « classées en France et en Italie comme pommes industrielles, ne pourront pas rentrer en concurrence avec ces marchés et seront absorbées par le marché roumain qui en a les capacités ».
Marine le Pen, eurodéputée issue de l’extrême droite française connue pour ses positions eurosceptiques et protectionnistes, très présente depuis le début de sa mandature et membre de la commission parlementaire Commerce international, s’est insurgée au Parlement contre une mesure qui « fera encore un peu plus souffrir les agriculteurs français ». Tandis que le reste des parlementaires présents a insisté à l’inverse pour mener un leadership politique sur ces dossiers et accélérer la procédure législative.
Loreline Merelle, à Bruxelles
Pour en savoir plus:
Le texte de la proposition de règlement du Parlement européen : cliquez ICI