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Trois questions à Nicolas de Lesguern, président de la section Burkina Faso des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF)

Le Moci. Le Burkina Faso est un petit pays de moins de 17 millions d’habitants et relativement pauvre par rapport au Nigeria, à la Côte d’Ivoire ou au Ghana. Qu’est-ce qui peut y intéresser les PME ?

Nicolas de Lesguern. Essentiellement l’assistance technique et la fourniture de produits pour les mines. Mais par rapport à un pays comme le Nigeria, ici la sécurité est assurée. Le pays a été bien géré et reste stable, ce qui est un gage d’investissements à long terme contrairement a certains pays de la région. Et si le marché n’est pas aussi important qu’au Nigeria ou en Côte d’Ivoire, le potentiel minier est réel, avec l’or dont la production s’est fortement développée. Dans le futur, avec le fer, le manganèse, le cuivre et le zinc, les entreprises françaises peuvent devenir des fournisseurs importants, alors que pour l’extraction aurifère elles ont peu d’expérience.
Ensuite, il y a le développement agricole du pays, avec, notamment, le pôle de croissance de Bagré dans l’est, non loin de la frontière avec le Togo, initiative qui doit se développer dans le pays. Des entreprises françaises peuvent s’installer ou collaborer avec des opérateurs nationaux pour y produire, vendre sur le marché local et à l’étranger. Elles peuvent aussi commercialiser ou transférer leurs technologies en matière de culture et de maraîchage.
Enfin, il y a ici toute une série de projets structurants, dont beaucoup sont financés par l’Union européenne. On peut très bien imaginer des partenariats public-privé pour leur réalisation, éventuellement leur gestion.

 

Le Moci. Après une mission d’Ubifrance dans les mines en janvier et le forum international de développement des entreprises Africallia, en février à Ouagadougou, qui a accueilli une centaine d’entreprises françaises, le Medef a organisé une journée pays à Paris. Que pensez-vous de ces opérations ?

Nicolas de Lesguern. J’ai rencontré plusieurs participants français à Africallia et je me suis aperçu que plusieurs présentaient les mêmes produits. Or, sur un pays comme le Burkina Faso, qui est en devenir économique, il vaut mieux se regrouper, et surtout bien cibler son marché en fonction des besoins économiques et sociaux du pays, comme l’agriculture. Pour vendre, il faut s’adapter aux besoins du client.

 

Le Moci. Le 1er janvier prochain en principe, va s’appliquer un nouveau Tarif extérieur commun (Tec) à la Cedeao (Communauté économique et de développement des États d’Afrique de l’Ouest) et l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine), dont le Burkina Faso est membre. Est-ce que vous craignez l’impact de la concurrence avec le Nigeria ?

Nicolas de Lesguern. Les tarifs préférentiels dans l’Uemoa n’ont pas empêché le Burkina Faso de se développer, malgré l’existence d’un grand voisin industriel comme la Côte d’Ivoire. Je pense donc que le Burkina Faso et ses industries – coton, huile, ciment, transformation de matériaux de construction – sont capables de se défendre et de faire avec le nouveau tarif extérieur commun à ces pays et au Nigeria, en profitant du différentiel de transport et surtout en développant des produits exportables dans ces pays. C’est possible notamment dans l’agriculture. Aujourd’hui, toutes les économies sont interdépendantes.

Propos recueillis par François Pargny

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