La première journée économique franco-turkmène, qui s’est tenue le 11 juillet au Palais Brongniart à Paris, a été l’occasion de constater que les entreprises françaises sont bien placées dans l’ex. république soviétique.
Riche probablement des quatrièmes réserves gazières du monde, la dictature d’Asie centrale en profite non seulement pour valoriser sa production d’hydrocarbures, mais aussi pour se construire des infrastructures, se désenclaver et sécuriser ses frontières, notamment avec l’Afghanistan et l’Iran. Autant de secteurs où le savoir-faire français est apprécié. Les fleurons tricolores déjà introduits, tous membres de la Chambre de commerce France-Turkménistan (CCFT) qui co-organisait cet événement avec la Chambre de commerce et d’industrie du Turkménistan, y étaient d’ailleurs bien représentés.
Certes, côté construction, le carnet de commandes de Bouygues Bâtiment International, pionnier dans le désert turkmène, tend à se remplir moins vite que par le passé. Le leader mondial du BTP doit cependant livrer fin 2014 un nouveau Palais des Expositions. Vinci Construction Grands Projets quant à lui livre prochainement son premier bâtiment de prestige avec le Palais des Ministres et travaille à son troisième contrat à Achgabat avec « l’Allée des Fontaines ».
Pour ce qui est des transports et des communications, ce pays du cœur de l’Eurasie reste fidèle à Thales. Ce dernier se voit confier l’essentiel des projets de modernisation des aéroports du pays. Achgabat commence par ailleurs à exploiter le satellite de communication construit par Thales Alenia Space. « Si tout se passe bien, nous répondrons à l’appel d’offre pour le satellite d’observation que les Turkmènes veulent à présent s’offrir », explique un cadre du groupe français.
Systra quant à lui se veut optimiste après une mission encourageante au Turkménistan dédiée au réseau ferroviaire et des projets urbains en discussion.
Cet enclavement si préjudiciable au pays le pousse à chercher des solutions. D’où l’idée de développer la pétrochimie et de transformer le gaz sur place avant de l’exporter. Ainsi Beicip-Franlab et Prosernat, du groupe IFP Energies nouvelles, proposent-elles aux Turkmènes des solutions technologiques dans ce secteur. Dresser-Rand de son côté avance avec un projet de centre de maintenance en joint venture avec la société nationale Turkmengaz.
Quant à Total, il ne désespère pas d’obtenir une licence onshore dans le si riche sous-sol turkmène. En attendant, le géant français se prépare à accueillir l’an prochain ses premiers étudiants turkmènes dans l’Hexagone, histoire de créer des liens forts avec les futurs cadres du pays.
Régis Gente