A peine investi, le 7 juin dernier à Kiev, le nouveau président ukrainien, Petro Porochenko se déclarait prêt à conclure le volet économique de l’accord d’association afin d’instaurer, au plus vite, une zone de libre-échange avec l’Union européenne, affirmant l’ancrage européen de son pays au détriment de l’union douanière avec la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie.
» J’ai le stylo dans la main, je suis prêt à signer « , a-t-il lancé dans un discours prononcé dans l’enceinte du Parlement national, ajoutant : » nous considérons cela comme un premier pas avant l’adhésion pleine et entière à l’UE. Personne n’a le droit de poser son veto aux ambitions européennes de l’Ukraine « .
Si le nouvel homme fort à Kiev a également souligné sa volonté de renforcer les liens avec Moscou, en signant l’accord d’association, il tourne inévitablement le dos à l’Union douanière dirigée d’une main de fer par Vladimir Poutine. Car il faudra faire un choix : « certaines dispositions réglementaires et légales empêchent l’Ukraine d’adhérer aux deux blocs», indique à la Lettre confidentielle un proche du dossier à la Commission européenne, rappelant l’obligation des signataires de l’accord, de s’aligner aux règles en vigueur dans le marché unique. «Mais rien ne s’opposerait, par contre, à un accord bilatéral de libre-échange entre la Russie et l’Ukraine », précise cette même source.
Petro Porochenko espérait officialiser le rapprochement avec l’UE le soir même de son investiture. Les 28 ont fixé l’échéance au 27 juin, en marge du prochain sommet européen prévu à Bruxelles. Deux autres accords d’association, avec la Géorgie et la Moldavie, seront également conclus ce jour là, ruinant les ambitions de Vladimir Poutine, de recréer les bases de l’ancienne puissance soviétique au sein d’une union douanière eurasienne.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles