La Banque publique d’investissement avance à grands pas dans les métiers du « trade financing », le financement direct du commerce international, avec la préparation d’une offre de « Dailly export » prévue d’ici la fin de l’année.
Ce nouveau projet pour la banque publique, dont le lancement est espéré à l’automne, s’ajoute en effet à celui de s’attaquer au financement direct de crédits acheteurs et de crédits fournisseurs, selon des déclarations faites par Alain Renck, directeur international de Bpifrance, au Moci dans le cadre d’un entretien à paraître dans l’édition 2014 du Guide Moci des aides à l’export (parution le 10 juillet). Selon le dirigeant, il s’agit de « répondre aux besoins exprimés par les entreprises et combler des failles du marché ».
« Dailly export » fait référence à un instrument de financement bancaire réglementé (dans le cadre de l’ex. loi Dailly, aujourd’hui intégrée au code monétaire et financier), que les banquiers appellent « cession escompte » de factures à l’export ou encore Mobilisation de créances nées à l’étranger (MCNE). « C’est un produit que l’on peut apparenter à du forfaitage, et qui s’adresse à des opérations d’exportation ponctuelles : il s’agira de racheter à un exportateur ses factures sur un client étranger ».
A la différence de l’affacturage, qui prend en charge tout un portefeuille de clients de façon récurrente, la « cession escompte » s’applique facture par facture, à des créances nées, sur une seule opération de vente à l’exportation : elle revient à céder une créance à l’export. Elle est adaptée pour financer des exportations de cargaisons de produits de consommation courante ou des biens d’équipements légers lorsque des délais de paiement doivent être consentis par l’exportateur à son client. Dans la pratique, les banques commerciales acceptent des délais de 60 à 180 jours selon les cas.
Généralement, la banque qui concède ce type d’escompte à son client exportateur se couvre auprès d’un assureur crédit. Bpifrance a, en l’occurrence, lancé un appel d’offres pour trouver un assureur-crédit prêt à couvrir ces opérations dans le cadre d’un accord de partenariat global : les trois grands acteurs de la place, Coface, Euler Hermes et Atradius ont répondu. Début juin, Bpifrance examinait les offres.
Cette nouvelle offre de la banque publique semble en tout cas moins compliquée à mettre en œuvre que le projet de crédit export -financement direct de crédits acheteurs et fournisseurs- qui nécessite l’acquisition d’une nouvelle expertise par la banque et devrait mettre encore plusieurs mois avant de voir le jour. En attendant, « nous travaillons avec la DGP de Coface et la DG Trésor sur des solutions de simplification de la documentation et des procédures afin de rendre ces financements plus accessibles aux PME », assure Alain Renck.
Christine Gilguy