Intitulée « le pouvoir de feu du lobbying financier », cette étude publiée le 9 avril dernier par Corporate Europe Observatory (CEO) – une ONG pro-transparence – détaille la force de frappe réelle de ces groupes de pression souvent accusés de dissimuler une partie de leurs activités.
Le constat est sans surprise : le lobbying du secteur financier n’a cessé de s’accroître à mesure que les réglementations européennes se sont renforcées pour mieux encadrer ses pratiques. En 2013, 700 groupes industriels du monde de la finance auraient, selon le rapport, été actifs auprès des institutions européennes. Le secteur dépenserait 120 millions d’euros chaque année et emploierait près de 1700 lobbyistes pour défendre ses intérêts à Bruxelles.
L’influente commission « Affaires économiques et monétaires » du Parlement européen est bien sûr l’une des instances cible de ce lobbying. Une information confirmée par sa présidente, la libérale britannique Sharon Bowles. « Au cours de cette législature, nous avons piloté 63 législations au sein de notre comité, la plupart d’entre elles étant liées à la régulation des marchés financiers ».
Or, pour CEO, les relations entre parlementaires et lobbyistes ne sont pas toujours bien définies. « Dans le dossier des hedge funds, par exemple, plus de 900 amendements, sur les 1700 déposés, étaient de simples copier/coller des papiers rédigés par l’industrie du secteur », dénonce Kenneth Haar, porte-parole de l’ONG. Il cite aussi le nom de plusieurs eurodéputés, membres de la Commission, ayant des liens directs avec le secteur financier comme l’Allemand Burkhard Balz qui touche – en plus de son confortable salaire d’élu européen – 10 000 euros mensuels pour son poste de directeur à la Commerzbank.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles