Les gestes de bonne volonté de Pékin dans les dossiers du polysilicium et du vin européens, qui ont précédé la visite du président chinois à Bruxelles (voir par ailleurs dans la LC cette semaine), ont conduit l’Union européenne (UE) à revoir sa position sur un autre dossier potentiellement explosif et visant le secteur des télécoms chinois.
La semaine passé, la Commission européenne a en effet révisé sa décision de principe du 15 mai 2013 d’ouvrir des enquêtes antidumping et anti-subventions sur les importations d’équipements de télécommunications mobile chinois. L’enquête antidumping ne sera pas poursuivie, mais l’enquête anti-subventions reste pendante, pour laisser la possibilité de trouver une solution négociée sur ce dossier. « Il y a un certain nombre de demandes que nous aimerions voir acceptées avant de prendre une décision sur le dossier des subventions, qui constitue le vrai problème. J’aimerais aboutir à une solution d’ici à la réunion du dialogue économique et commercial avec la Chine, qui devrait avoir lieu fin juin ou début juillet à Bruxelles », a précisé le commissaire européen au Commerce Karel De Gucht.
Selon lui, l’essence des problèmes posés par la concurrence chinoise sur le marché européen réside dans le subventionnement des réseaux de télécommunications mobiles en Chine. Si les firmes visées n’ont jamais été directement nommées, il ne fait guère de doute que ces sont les deux grands groupes, Huawei et ZTE, qui sont soupçonnés de bénéficier de soutiens publics sous forme de crédits à taux préférentiels. Pénalisés par les prix cassés
pratiqués par leurs concurrents, les équipementiers européens – comme le Suédois Ericsson, le Finlandais Nokia Siemens et le Français Alcatel-Lucent – avaient renoncé à porter plainte craignant d’éventuelles représailles contre
leurs activités sur un marché chinois en pleine expansion.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles