Réputés frileux sur la scène internationale, les Allemands semblent aujourd’hui réfléchir à de nouveaux axes stratégiques en matière de politique étrangère et de diplomatie économique, dont l’Afrique, où la France s’est beaucoup engagée ces trois dernières années (Libye, Mali, Centrafrique), fait partie.
Sur le dossier de la Centrafrique, par exemple, Berlin aurait « pesé pour que les Etats membres s’engagent au delà du soutien politique », souligne Thierry Repentin, le ministre français délégué aux Affaires européennes qui évoque, aussi – au sein de l’équipe d’Angela Merkel – un « appétit nouveau sur la question de la sécurité en Afrique ». Mais
cet intérêt du gouvernement allemand pour un continent jusqu’ici plutôt ignoré vise sans aucun doute aussi à mieux accompagner les entreprises allemandes dans leur conquête de nouveaux marchés.
Si à l’heure actuelle la zone Afrique ne représente que 2 % des exportations en provenance d’Allemagne, une étude réalisée par l’Association des chambres de commerce et d’industrie allemandes (DIHK) révèle que 48 % des entreprises d’Outre-Rhin s’attendent à voir émerger un environnement commercial plus attrayant sur ce continent en 2014.
La DIHK estime qu’en 2014 les exportations vers l’Afrique devraient connaître un essor de 5 %. « Les 54 États du continent sont en majorité stables sur le plan politique et connaissent depuis plusieurs années une évolution économique favorable », indique Christoph Kannengießer, le directeur de la DIHK.
Ce dernier pousse sans aucun doute à ce regain d’intérêt pour le continent africain, d’autant plus qu’il le connaît bien pour présider Afrika Verein, l’Association des entreprises germano-africaines, équivalent du Cian (Conseil français des investisseurs en Afrique) en France. « Seules les exportations vers l’Asie du sud-est affichent actuellement un dynamisme comparable ».
Kattalin Landaburu, à Bruxelles