Le dossier du « Made in » soutenu par Paris et les pays du sud de l’Europe se heurte au front du refus des pays du nord de l’Europe. Les efforts de la Présidence lituanienne de l’UE n’auront ainsi pas suffit à dépasser les blocages nord-sud au dernier Conseil compétitivité (2-3 décembre) sur un étiquetage obligatoire mentionnant le pays d’origine des produits, le « Made in ».
Si plusieurs pays du sud de l’Europe comme la France, le Portugal, l’Espagne ou l’Italie, considèrent cette disposition importante pour améliorer la traçabilité des produits et l’information des consommateurs, plusieurs pays du nord – l’Allemagne et le Royaume-Uni en tête – y restent opposés, la jugeant superflue et préjudiciable à la compétitivité de leurs entreprises.
Officiellement Berlin et Londres dénoncent une nouvelle « surcharge bureaucratique », qui menace de plomber les PME. Officieusement, les Allemands rejettent un étiquetage susceptible de concurrencer leur label « Made in Germany», peu regardant du pays d’origine réel du produit. Un assemblage en Allemagne est en effet suffisant pour bénéficier de ce précieux sésame.
Des sources proches du dossier estiment néanmoins « qu’avec l’aide de la Commission, le clivage pourrait être surmonté » afin de faciliter un accord, en première lecture, avant les élections européennes de mai 2014. Antonio Tajani, vice-président de la Commission, chargé de l’Industrie et de l’Entreprenariat a assuré que l’exécutif européen restait ouvert à des solutions de compromis « bonnes et constructives ». Il a également insisté sur l’importance de parvenir à un accord sous cette législature afin de démontrer aux citoyens que les institutions de l’UE « ne sont pas seulement une machine bureaucratique ».
Kattalin Landaburu, à Bruxelles