Alors qu’une centaine de milliers de manifestants défilaient dans les rues de Kiev pour condamner la décision des autorités de suspendre la préparation de l’accord d’association avec l’UE, l’Union des industriels et entrepreneurs ukrainiens soutenaient au contraire l’initiative du gouvernement de Ianoukovitch.
En signant « imprudemment l’accord d’association, l’Ukraine pourrait payer trop cher sous forme de réduction de la production, de fermetures d’entreprises et de pertes d’emplois », estime l’organisation. Dans un communiqué daté du 23 novembre, celle-ci exhorte donc le gouvernement à agir pour rétablir et augmenter le volume de la coopération économique, commercial et industriel avec la Russie et d’autres pays de la CEI sans pour autant limiter la politique d’intégration européenne.
« Ils ne peuvent pas avoir le beurre et l’argent du beurre », ironise un diplomate européen. « La proposition ukrainienne de dialogue trilatéral (avec l’UE et la Russie) n’est pas une option et n’a pas de précédents », a clairement rappelé le ministre des Affaires étrangères lituanien. Même son de cloche au sein des services de Catherine Ashton : « L’UE souhaite un dialogue et une consultation mais l’accord d’association suit une certaine logique, la relation avec la Russie suit une certaine logique », confiait la porte-parole de la haute représentante.
A la fin de la semaine passée , dans une tentative visant à ménager la chèvre et le chou, le gouvernement ukrainien avait vainement proposé à l’UE et à la Russie de créer une commission tripartite pour traiter des questions «complexes ». En ligne de mire ? Les relations commerciales et économiques, l’expansion et la promotion du commerce international, une plus grande libéralisation des marchés, ou encore l’harmonisation du cadre réglementaire pour améliorer les conditions de mise en œuvre des activités d’affaires. Un projet mort né.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles