Côte d’Ivoire, Libye, Mali… Dans ces trois pays, la France est intervenue militairement. Une politique étrangère musclée qui n’est pas toujours appréciée par les Africains. Ainsi, au Cameroun (*), l’image de la France est un peu brouillée si l’on écoute les discussions du café du commerce, loin du terrain de jeu officiel.
Il semble, à partir des témoignages recueillis par la Lettre confidentielle à Douala, que la majorité de la population était favorable à l’ancien président Laurent Gbagbo pendant la guerre civile en Côte d’Ivoire. Propos confirmé par un serveur camerounais dans un restaurant de la capitale économique, selon lequel les Camerounais reprochent à la France son soutien à l’opposant devenu chef d’État Alassane Ouattara. A l’opposé les Camerounais applaudissent à l’intervention de Paris au Mali. En revanche, ils n’apprécient pas le rôle joué par le président Hollande en Syrie. A cet égard, les Libanais installés sur place semblent partager aussi tous cette position, confirme l’un d’entre eux.
Côté officiel, « contrairement aux idées reçues, affirme un diplomate français, la visite du président Biya fin janvier a été très appréciée des deux côtés, même si de la part de nos interlocuteurs, on a été un peu troublé, parce qu’on s’attendait à un autre protocole ». Il aurait donc fallu expliquer aux Camerounais que leur chef d’État n’effectuant pas une visite d’État, mais seulement une visite de travail, le protocole ne pouvait être aussi relevé qu’il l’espérait. « Sans quoi, assure notre interlocuteur à Yaoundé, Paul Biya a été ravi de son accueil par le Medef et, lors de la prise d’otages français au nord du Cameroun, à côté des chefs musulmans qui sont intervenus de l’autre côté de la frontière au Nigeria, le président camerounais a accepté de relâcher 17 prisonniers nigérians, ce qui a facilité la libération des otages ».
De notre envoyé spécial
François Pargny
(*) Pour en savoir plus :
le nouveau Guide Business Cameroun du Moci n° 1950 à paraître le 17 octobre