Invitée à s’exprimer par l’Uccife
avant son Assemblée générale, le 24 juin, la ministre du Commerce extérieur,
Nicole Bricq a insisté notamment sur le concept de colocalisation que défend le gouvernement Ayrault au Maroc, en Algérie et
en Tunisie, où elle se rendra aux côtés du président François Hollande du 3 au
5 juillet.
Il s’agit, a-t-elle rappelé, d’une « expérience lancée à la mi-juillet 2012 au Maghreb » visant à favoriser l’implantation industrielle des deux côtés
de la Méditerranée. « Nous partageons avec ces pays l’ambition qu’ils
deviennent ainsi des plateformes vers l’Afrique subsaharienne », s’est
félicitée Nicole Bricq. Des propos très encourageants, qui n’ont, pourtant, pas
fait l’unanimité parmi les dirigeants des CCI françaises en Afrique réunis pour
l’occasion.
Ainsi, un représentant d’un pays
francophone faisait-il valoir que jamais des cadres, des travailleurs ou des
sociétés marocaines seraient les bienvenues au sud du Sahara. « La
formation et la mentalité divergent trop », selon lui. A la Lettre
confidentielle qui lui faisait remarquer que les sociétés marocaines étaient de
plus en plus présentes dans des pays comme le Sénégal, celui-ci a répondu que ce cas était « exceptionnel »,
lié à «l’histoire commune » du Maroc et du Sénégal et à « la
religion partagée, en l’occurrence la religion musulmane ». Un autre
directeur de CCI d’Afrique subsaharienne, se déplaçant régulièrement
en Algérie, a, lui, affirmé que ce pays « n’est absolument pas intéressé par la
colocalisation ».
François Pargny