En coulisse de la guerre commerciale qui menace entre la Chine et l’Union européenne à propos des panneaux solaires, c’est une guerre de lobbies qui fait rage entre fabricants et installateurs européens.
A l’origine d’une des plaintes déposée à la Commission
pour dénoncer la concurrence déloyale des producteurs chinois de panneaux
solaires, l’organisation Eu ProSun, qui regroupe les producteurs, s’inquiète des pressions exercées par Pékin
sur les différents Etats membres. « L’utilisation de mesures commerciales
n’est pas illégale », insistent les responsables du lobby européen,
avançant qu’il n’existe pas d’autres manières de contrer les « pratiques
commerciales illégales » de la Chine dont les producteurs ont bénéficié de
subventions estimées à 200 milliards d’euros. « Ils se sont déjà emparés
de plus de 80% du marché de l’UE, une étape, seulement, avant d’en obtenir 100%
si le dumping n’est pas compensé par des mesures », regrette Milan
Nitzschke, Président d’Eu ProSun. Et faute d’une intervention de l’UE,
ce dernier estime que les lourds investissements en R&D, consentis par les
entreprises européennes du secteur, n’auront servi à rien. Il donne l’exemple
des Etats-Unis où les droits antidumping ont permis au secteur de renouer avec
la croissance et de créer 14 000 nouveaux postes de travail.
Evidemment, Eu ProSun dénonce aussi aussi la campagne « agressive et
mensongère », menée selon elle par l’AFASE – l’Alliance pour une énergie solaire
abordable, qu’elle n’hésite pas à traiter de « paravent des intérêts chinois ». Cette autre fédération d’entreprises européennes défend quant à elle
le libre-échange, condition sine qua non pour favoriser l’essor d’un marché de l’énergie
solaire plus abordable au sein de l’UE et donc plus compétitif face aux
énergies conventionnelles. L’AFASE estime que le secteur du solaire doit
être considéré dans sa globalité car, que ce soit en Chine ou en Europe il
« a d’une
certaine manière bénéficié d’un soutien public impulsé par des objectifs
politiques de promotion des énergies renouvelables ».
KL, à Bruxelles