Est-ce un mauvais présage pour les perspectives du secteur de la distribution en Inde pour les investisseurs étrangers ? Carrefour a en tout cas fait savoir le 7 juillet qu’il avait décidé de fermer ses cinq magasins cash-and-carry en Inde.
L’enseigne française était arrivée en Inde en 2010, alléchée, comme beaucoup d’autres enseignes de la grande distribution multi-marques occidentales, par les perspectives de croissance de la consommation et d’ouverture à venir d’un secteur du commerce de détail jusqu’à présent très fermé aux étrangers et aux grandes surfaces.
Les autorités indiennes avaient entrouvert le secteur du commerce de détail multi-marques aux investisseurs étrangers en 2012 mais en introduisant beaucoup de restrictions : possibilité d’être majoritaire (51 %) mais obligation de s’associer avec un partenaire indien, restriction géographique aux 53 villes de plus d’un million d’habitants du pays, nécessité d’avoir l’approbation des États, 30 % des approvisionnements dans le pays, investissement d’un minimum de 100 millions de dollars dans les infrastructures de « back-end »…
Comme Le Moci l’indiquait dans un dossier sur la distribution en Inde paru en mai 2013*, trop timide et restrictive, la réforme intervenue le 20 septembre 2012, avait fait l’objet d’un intenses lobbying des grandes enseignes internationales pour obtenir des assouplissements supplémentaires, en vain. Dans la liste de leurs récriminations à l’égard de la réforme, l’une des principales portait sur le fait que les dépenses effectuées dans le foncier ou les loyers – très élevés en Inde – ne soient pas comptés dans les investissements d’infrastructures de «
back-end ».
Carrefour avait évoqué ses interrogations sur ses magasins indiens en mars 2014, selon des informations de presse, la presse indienne avait pressenti cette issue ces dernières semaines.
C. G.
*Inde : les marques étrangères profitent de l’ouverture du commerce de détail