L’embargo russe sur le porc européen imposé depuis le mois de janvier continue d’empoisonner les relations entre l’Union européenne (UE) et la Russie, déjà tendues à cause du dossier ukrainien.
Après l’échec des consultations, première étape du règlement des différends au sein de l’OMC, la Commission a décidé de passer à l’étape supérieure de la procédure en demandant officiellement au gendarme mondial du Commerce de trancher. L’UE juge en effet que les restrictions russes à l’importation de porc et de viande porcine européens sont incompatibles avec le GATT de 1994 et avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), notamment l’accord sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires (accord SPS).
« Ces mesures sont disproportionnées et discriminatoires », a dénoncé Karel De Gucht, le Commissaire européen au Commerce. Tonio Borg, son homologue en charge de la Santé à la Commission européenne déplore, lui, que la Russie ait refusé l’offre européenne de n’interdire que le porc provenant des régions infectées, à savoir certaines zones en Pologne et en Lituanie, situées à proximité de la frontière avec le Belarus. « En dépit de nos efforts au cours des derniers cinq mois et des nombreux contacts bilatéraux avec la Russie, il n’y a pas de signe que la Russie permettra la reprise du commerce avec les régions non touchées dans l’UE », a-t-il regretté rappelant que le manque à gagner pour le secteur porcin de l’UE, a atteint, en cinq mois, 580 millions d’euros.
K. L., à Bruxelles