En matière commerciale, pas de bouleversements attendus durant cette courte présidence grecque de l’Union européenne (UE) qui devra boucler ses travaux non pas fin juillet mais à la veille des élections européennes prévues entre les 22 et le 25 mai dans les 28 Etats membres de l’UE. Comme ses prédécesseurs, Athènes maintiendra donc le cap sur les négociations bilatérales et régionales en vue de conclure des accords de libre-échange (ALE) de nouvelle génération ou accords de libre-échange complets et approfondis (ALECA ou DCFTA pour le sigle en anglais).
Dans ce contexte, les pays voisins de la Méditerranée et ceux d’Europe de l’Est, du Caucase et de l’Asie centrale seront ses « interlocuteurs prioritaires ». La présidence vise notamment le lancement, la poursuite ou la conclusion des négociations avec l’Égypte, la Jordanie, le Maroc et la Tunisie. Les pourparlers avec les pays industrialisés tels que les États-Unis, le Canada, le Japon, la Russie, l’Inde et la Chine figurent également dans le programme des Grecs.
Deux priorités ont néanmoins été définies : faire avancer les discussions avec Washington sur le TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) et finaliser l’adoption de l’accord conclu en octobre dernier avec le Canada. Mais Athènes souhaite aussi faire progresser les relations avec la Chine, en vue du plan stratégique 2020 pour la coopération bilatérale, en mettant l’accent sur la protection des indications géographiques, des investissements et l’accès au marché. Conformément aux objectifs fixés par Karel De Gucht, la présidence veillera, enfin, à accélérer le rythme des pourparlers avec le Japon pour permettre aux négociateurs l’évaluation de la clause de révision au printemps prochain.
Autre dossier inscrit à l’agenda : le suivi du processus en cours relatif à la modernisation des instruments de défense commerciale de l’UE. Objectif ? Boucler les procédures législatives sur le règlement visant à faire valoir les droits de l’UE dans ses accords commerciaux, et celui sur la responsabilité financière pour le règlement des différends entre investisseurs et États. La présidence veillera aussi à la mise en œuvre harmonieuse du système de préférences généralisées (SPG) révisé, entré en vigueur le 1er janvier dernier.
Dernier volet, cher à la Grèce, l’aspect maritime de la politique commerciale qui représente 90 % du total des échanges entre l’UE et les pays tiers et 40 % du commerce intra-communautaire.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles