La France doit être attentive à la concurrence de la Chine ou de la Turquie au Cameroun. Une terre où elle conserve, néanmoins, de très forts atouts. Le principal étant l’image de qualité de ses produits et services, ce que les grandes entreprises de l’Hexagone savent parfaitement exploiter pour gagner des marchés.
Le Moci. L’Afrique attire un nombre croissant d’exportateurs et d’investisseurs d’Asie, notamment de Chine, ou encore de Turquie. Qu’en est-il au Cameroun ?
Marie-Andrée Ngwé. Si la Chine a une implantation antérieure à celle de la Turquie, cette dernière, bien organisée, a une démarche globale qui intègre les axes économique, politique et culturel, et qui mérite que la France soit très attentive. La vigilance est d’autant plus de mise que les Camerounais sont des partenaires commerciaux pragmatiques très ouverts sur le monde et aptes à saisir les opportunités offertes par d’autres pays, que ce soit en termes d’offre, de coût et/ou de mode de partenariat. Face à cette concurrence internationale féroce et au dynamisme des entreprises camerounaises, la France conserve un atout majeur qui est l’image de qualité de ses produits et services.
Aujourd’hui, avec l’évolution du marché local qui n’assure plus un flux continu d’affaires, on note un recul des PME françaises au Cameroun. Aussi, l’option la moins risquée pourrait consister à se positionner en appui, comme sous-traitants, plutôt que d’essayer de faire cavalier seul ou de tenter une expansion régionale. On observe qu’un grand nombre de petits entrepreneurs français, commerçants, restaurateurs, artisans ou peintres disparaissent sans être remplacés.
En revanche, les grandes entreprises continuent elles, à prospérer, souvent au travers de grands projets structurants, et surtout parce qu’elles sont plus à même de trouver des solutions de contournement des lourdeurs administratives, de juguler les problèmes de transport et de logistique, pour mieux rayonner dans la sous-région.
Ceci est un extrait de l’interview exclusive réalisée par Le Moci, dans son Guide business Cameroun 2013 (n° 1950 du 17 octobre)