La visite de Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur, en Irak les 9 et 10 octobre, aura certes été brève mais porteuse de résultats encourageants dans un pays à fort potentiel mais compliqué d’accès, notamment en raison de conditions de sécurité particulièrement difficile. En effet, plusieurs contrats pour un montant global supérieur à 250 millions d’euros ont été signés par quelques unes des entreprises françaises qui ont participé à la 40ème édition de la Foire internationale de Bagdad, qui se tenait au même moment. Un résultat salué par la ministre venue accompagner 22 entreprises françaises, grands groupes et PME, issues notamment de l’industrie des infrastructures, sur le pavillon France organisé par Ubifrance dans le cadre de la foire de Bagdad.
Nicole Bricq a assisté, avec le ministre irakien des Transports, à la signature de deux protocoles d’accord. Le premier protocole d’accord porte sur les études préliminaires de la ligne à grande vitesse entre Bagdad et Bassora dont la construction sera opérée par Alstom. Le second protocole concerne la fourniture, par Thales, spécialiste français de l’aérospatial et des radars, d’équipements pour la navigation aérienne. Le groupe Eiffage a pour sa part annoncé la signature d’un contrat de 12,5 millions de dollars pour la fabrication de la charpente métallique du complexe sportif de Nassyria. Quant à Alstom Grid, la filiale d’Alstom dédiée aux infrastructures d’énergie électrique, elle a signé un contrat de 55 millions d’euros pour la fourniture de 4 sous-stations électriques.
La ministre a également appuyé plusieurs autres dossiers majeurs (aéronautique, eau, hydrocarbures). Au total, les entreprises françaises sont positionnées sur 22 milliards d’euros de grands contrats en Irak avec l’objectif d’en obtenir au moins 20 %. La ministre a profité de son déplacement pour obtenir des engagements irakiens pour débloquer deux dossiers dans la filière agroalimentaire :
– Les exportations de bovins vivants en Irak sont désormais autorisées alors qu’elles étaient sous embargo ESB* depuis la crise de la vache folle. Les exportations doivent maintenant être étendues à l’ensemble des produits carnés.
– S’agissant des exportations de céréales, le ministre irakien du Commerce a assuré que les derniers obstacles techniques étant sur le point d’être levés et que l’offre française pourrait concourir en 2014.
A l’issue de ce séjour, visant à relancer le dialogue économique entre la France et l’Irak et à appuyer le positionnement des industriels français sur les grands projets d’infrastructures, Nicole Bricq a fixé comme objectif de doubler les exportations françaises d’ici 3 ans en les portant à 1,5 milliard d’euros.
V. A.
*Encéphalopathie spongiforme bovine