Investissements – Comment financer les grands chantiers : le Havre reçoit 25 % de financements privés

« Notre objectif est d’entrer dans le top 5 des ports européens en matière de conteneurs », déclare Hervé Cornède, directeur commercial et de la promotion du Grand port maritime du Havre (GPMH). Le premier port de conteneurs français veut retrouver un rang plus conforme à son statut. 

Il vise 5 millions de conteneurs équivalent vingt pieds (EVP) en 2020, le double du chiffre actuel : 2,4 millions de conteneurs équivalent vingt pieds (EVP) traités en 2010. De plus, Hervé Cornède espère un trafic de 500 000 véhicules en 2015 contre 340 000 en 2010, grâce à l’arrivée de nouveaux constructeurs automobiles comme le coréen Kia ou l’allemand BMW. 

Enfin, le projet Ro-ro Max, démarche collaborative de progrès qualité, vise à accroître la compétitivité et le développement des trafics du terminal roulier, terminal essentiel au trafic automobile du port. Le projet Ro-ro Max prévoit aussi la mise en place de nouvelles infrastructures sur une surface de 100 hectares. 

Pour remplir ces objectifs ambitieux, le GPMH compte bien investir. « Nous avons déjà acheté des portiques pour 8 millions d’euros. Et le pool bancaire est désormais prêt à nous soutenir », rappelle Jean-Louis Le Yondre, président du conseil de développement du Grand port du Havre. Hervé Cornède évoque, lui, une enveloppe globale de 1,2 milliard d’euros investis dans le programme Port 2000, dont 300 millions venant d’investisseurs privés. Port 2000 est un nouveau port destiné à l’accueil des conteneurs, en particulier des porte-conteneurs géants de plus de 10 000 EVP. « Malgré la crise économique, des sociétés privées investissent au Havre. Ce qui veut dire qu’ils croient en son développement et son futur », estime Hervé Cornède. Exemples, le groupe Bolloré a investi sur quinze hectares et SDV va agrandir son site logistique du Pont de Normandie.

Le GPMH veut également améliorer le transbordement des conteneurs entre porte-conteneurs et « feeders ». Ces derniers sont des navires plus petits qui emmènent les « boîtes » (conteneurs) dans d’autres ports français ou étrangers. 
En 2014, un chantier tri-modal (route, fer, fluvial) devrait être inauguré, « afin d’avoir un outil de massification qui nous manque et que possèdent les ports du Range Nord (ports d’Europe du Nord) » selon le directeur commercial. Au Havre, deux conteneurs sur trois ne font pas l’objet d’un train complet. Le GPMH a racheté à RFF (Réseau ferré de France) 200 km de voies portuaires pour les moderniser. Un plan routier vise également à améliorer les temps d’attente des transporteurs routiers.

Le Havre en chiffres
• 500 ports touchés dans le monde avec 10 escales de porte-conteneurs/jour.
• Un territoire portuaire de 100 km2 (la taille de Paris).
• 33 000 emplois dont 16 400 emplois portuaires.
• 1 000 établissements liés aux activités maritimes, portuaires et industrielles.
• 1,2 million de m2 d’entrepôts (600 000 m2 supplémentaires prévus).
• Numéro 1 français pour le trafic de conteneurs : 23 Mt en 2010, 2,4 millions d’EVP, + 4 % en tonnes par rapport à 2009, + 5 % en nombre d’EVP par rapport à 2009.
• Échanges commerciaux : 60 % avec l’Asie, 25 % avec le continent américain.
• 98 % des dédouanements se font sans contrôle physique des marchandises grâce au cargo. Grâce au logiciel Community System AP+, système informatique de gestion des opérations portuaires interfacé avec celui de l’administration des douanes.
• Délai de dédouanement inférieur à 8 minutes.
• Trafic hinterland 2010 : 78 % du trafic conteneurisé, +10 % de progression pour les acheminements terrestres, 1 conteneur sur 5 à destination des marchés de consommation francilien passe par la Seine, 120 000 EVP acheminés par voie ferroviaire, 170 000 EVP par voie fluviale.

Source : Grand port maritime du Havre.

P. C.