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Témoignages : Eurosérum obtient des prix serrés

Eurosérum exporte 80 % de sa production dont 50 % en dehors de l’Union européenne. Elle a choisi de se doter de son propre service douane et d’appliquer des critères de sélection draconiens à son panel de transporteurs et de logisticiens.

Eurosérum garde précieusement le contrôle de son service douane. « Nous avons toujours été convaincus que le fait de conserver en interne une ingénierie douanière performante était payant. Sur le plan financier, un prestataire extérieur nous coûterait beaucoup plus cher. Ce choix nous permet d’avoir des contacts privilégiés avec l’administration, véritable associé dans la mise en place de notre convention, mais également une réactivité beaucoup plus grande », estime Véronique Bouillet, responsable douane. Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle : avec ses 9 sites de fabrication de lactosérum et ses 5 dépôts, la filiale du groupe Sodiaal International est une grosse PME (634 salariés, 476 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2010) très tournée vers l’international. « Notre activité à l’export nécessite de traiter en moyenne 400 déclarations en douane par an. Cela représenterait un budget de plus de 300 000 euros si elle était sous-traitée, alors qu’un service de trois personnes suffit à exécuter toutes les procédures, sachant que nous fonctionnons avec une PPD (procédure de domiciliation unique) et que la Douane a mis en place des procédures personnalisées qui nous simplifient la tâche », poursuit-elle. 

Certes, la nature de la production d’Eurosérum limite le nombre de codes douaniers à prendre en compte, ce qui simplifie sa tâche. L’entreprise utilise en 10 à 15, ce qui est relativement peu par rapport à une entreprise industrielle ou un importateur de produits textiles. Toutefois, « nos produits étant destinés à la consommation, l’impact sanitaire complique les procédures, ce qui renforce également l’intérêt d’assurer ce service en interne », explique Véronique Bouillet. Sa taille permet à Eurosérum d’être très structuré sur le plan de son organisation des transports. « Afin de garder le contrôle maximum de nos activités, nous n’avons pas contractualisé avec nos 
transporteurs, mais avons référencé un panel qui répond à nos différents cahiers des charges », explique Patrice Carrey, directeur des transports. 

Des Incoterms très ciblés
Chez Eurosérum, le choix des Incoterms est très ciblé. « Nous n’allons pas plus loin que le DAP (Delivered at Place) ou le DAT (Delivered at Terminal), les formalités d’importation étant à la charge de notre client. Le DDP (Delivered Duty Payed) est réservé aux expéditions d’échantillons pour lesquelles nous faisons en général appel à des intégrateurs. Quant à l’EXW (Ex-Works), nous essayons de l’éviter, toujours pour conserver cette maîtrise des formalités d’exportation », indique Véronique Bouillet, responsable douane.


L’éventail des prestations est en effet très large. « Nous avons de gros flux en maritime vers les pays d’Asie, notamment la Chine, assurés avec un partenaire principal (qui appartient au groupe Bolloré) et une demi-douzaine de partenaires overseas », poursuit-il. Il faut en effet que chaque site de production puisse bénéficier au maximum d’un service de proximité. « Nous avons donc « régionalisé » notre panel afin de bénéficier de contacts privilégiés dans les principaux ports français, Marseille, Le Havre ou Montoir, sans compter que certains de nos produits ont également besoin de « sortir » par Hambourg », complète le directeur des transports. Le critère de sélection des prestataires repose sur un cahier des charges très précis lié aux produits d’Eurosérum. Ceux-ci sont pondéreux et de faible valeur ajoutée (de l’ordre de 1 200 euros la tonne). Il faut donc charger « lourd » et privilégier les approches multimodales pour diminuer le coût du pré-acheminement vers le port d’embarquement, qui est souvent plus important que le coût du transport maritime lui-même. « Nous demandons donc à nos prestataires d’être proactifs et de faire preuve d’imagination en nous proposant les meilleures solutions d’approche portuaire », indique Patrice Carrey. Il n’a pas été difficile d’identifier les acteurs capables de faire partie de ce panel. 
« Dans notre métier, le tour des intervenants possibles est très vite fait et nos prestataires sont régulièrement mis en concurrence, ce qui évite les dérives tarifaires », poursuit-il. Le marché régule d’ailleurs le niveau des prestations. Eurosérum exige néanmoins la plus grande transparence de ses prestataires – leurs prix sont annoncés « all in » c’est-à-dire en intégrant toutes les surcharges. Avant de commander une opération de transport, il est important d’en connaître le prix pour s’éviter d’éventuelles mauvaises surprises ! 

Ph. D.

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