Pantechnik : un leader mondial de l’hadronthérapie

Pantechnik, qui vient de fêter ses 20 ans, est en soi une curiosité. Cette entreprise de 14 personnes installée à Bayeux, en Basse-Normandie, conçoit, fabrique, teste et entretient des machines qui ne sont utilisées qu’à titre expérimental en France. Du coup, elle réalise 99 % de son chiffre d’affaires (3 millions d’euros en 2010) hors de France. Les machines destinées à l’hadronthérapie, une technique innovante utilisée dans le traitement par rayons de certains cancers, sont exportées aux États-Unis, en Corée du Sud, en Inde ou encore en Italie. 

Les créateurs de l’entreprise sont des anciens du Ganil, l’accélérateur de particules installé à Caen. Au début des années 1990, persuadés de l’avenir de l’hadronthérapie, ils lancent leur entreprise. Entre 1998 et 2006, ils passent sous la coupe d’Areva avant de reprendre la main sur le capital. « C’était l’époque des start-up et des retours sur investissements rapides, se souvient Sylvie Gosselin, responsable export. Mais, dans notre secteur, il faut voir à long terme. » Pour la prospection de nouveaux marchés, l’entreprise présente ses savoir-faire lors de conférences scientifiques partout dans le monde. Pour la fabrication, il n’y a qu’à traverser le parking. 

La société Sominex, qui produit pour Pantechnik toutes les pièces métalliques de ces gigantesques machines qui pèsent plusieurs tonnes, est installée juste en face. « Sominex est actionnaire de Pantechnik à hauteur de 20 % et son P-dg est également notre directeur général », précise Sylvie Gosselin. Cette dernière, diplômée en langues et titulaire d’une validation par acquis d’expérience (VAE), a appris l’export grâce aux formations de la CCI de Basse-Normandie, notamment celles sur les Incoterms et les crédits documentaires. « Ce sont des formations courtes et très pratiques au cours desquelles on peut poser des questions sur des problèmes concrets. Et c’est également l’occasion de partager des expériences. » Le réflexe est resté : « Quand j’ai un problème précis avec des marchés complexes comme l’Inde, j’appelle la chambre. » 

S. C.