Rhône-Alpes, un modèle…exceptionnel

Le président de la CCI de région (CCIR) Rhône-Alpes, Jean-Paul Mauduy, entend faire passer clairement le message : « l’équipe Rhône-Alpes de l’export existe déjà ». Elle a été officiellement portée sur les fonts baptismaux le 14 juin 2011, par la signature de la charte régionale à l’export par les cinq premiers partenaires (Région, préfet, CCIR, Erai, Ubifrance), qui ont été rejoints en novembre 2011 par la CGPME, le Medef, les CCEF, Coface et Oséo, et enfin par l’OSCI (Opérateurs spécialisés du commerce international) qui regroupe les « privés », en septembre dernier. Une performance lorsqu’on sait les rivalités légendaires qui ont marqué les relations entre ces différentes institutions, en particulier les CCI et Erai, par le passé. Et une manière pour Jean-Paul Mauduy de montrer que chacun y a son rôle et que ça fonctionne : à la CCI, présente sur le terrain dans 11 départements, revient la prospection et la détection des nouveaux exportateurs ; tandis que Erai se charge de l’accompagnement des entreprises à l’étranger. « Nous travaillons en complémentarité avec Erai en croisant les informations », souligne Jean-Paul Mauduy. Et d’égrainer les résultats : 4 000 entreprises sensibilisées à l’export, 800 entreprises parties avec le programme France export, 104 nouveaux VIE (volontaires internationaux en entreprises) et 120 mécanismes « Implantis » (produit phare d’Erai), signés.

Chez Erai, même état d’esprit : « la Région ne peut pas tout gérer toute seule », déclare Daniel Gouffé, président depuis 2007 d’Erai, tout en ce réjouissant des nouvelles orientations du partenariat Etat-Région. Et il confirme la mutualisation des ressources et des compétences engagée depuis la signature de la charte. Pour autant, Daniel Gouffé estime « avoir une longueur d’avance par rapport à d’autres structures régionales » en ayant acquis « une véritable expertise en matière d’export ». L’agence, qui est également chargée d’attirer les investisseurs étrangers sur le territoire, a accompagné depuis sa création en 1987 5 000 entreprises à l’international, dont 711 pour la seule année 2011. Dotée d’un budget de 15 millions d’euros, dont la part de subventions du Conseil régional a été réduite de 80 à 40 % en 5 ans (7 millions), elle s’appuie sur un effectif de 150 personnes, dont 50 au siège et le reste dans ses 28 implantations réparties dans 21 pays. Ses deux prestations phares, « Implantis » et l’hébergement de VIE, permettent un accompagnement au quotidien de l’entreprise à moyen et long terme. Ces moyens ne l’empêchent pas de nouer des partenariats : avec Ubifrance sur les VIE et les bureaux à l’étranger, et avec Extension Québec pour être représentée à New York. Un modèle ? Au moins pour certaines prestations. « Une dizaine de régions se sont rapprochées de nous pour étudier notamment le mécanisme Implantis », déclare Daniel Gouffé.

Isabelle Verdier