Aéronautique : une industrie qui poursuit son ascension

Avec le développement de l’export et l’arrivée du canadien Bombardier, les bonnes nouvelles s’accumulent. Le français Ratier-Figeac vient aussi de s’implanter. Et Casablanca, la capitale économique et de l’aéronautique au Maroc, va être dotée d’une zone franche dédiée.

Dix ans après son décollage au Maroc, l’industrie aéronautique a affiché en 2011 un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars à l’export. « Les carnets de commande sont pleins. Au cours des vingt prochaines années, le secteur table sur une croissance de 5 % par an », s’enthousiasme Hamid Benbrahim El Andaloussi, le président du Gimas, le syndicat professionnel de l’aéronautique. A l’origine de ce dynamisme, la demande des pays du Golfe et du Sud-Est asiatique, mais également les besoins exprimés par les pays occidentaux pour renouveler leur flotte avec des avions moins gourmands en carburant.

Au total, le Royaume chérifien abrite une centaine de sociétés aéronautiques, la plupart françaises (Labinal, Le Piston Français, Souriau, Matis Aerospace), couvrant une large palette d’activités, de la production à l’assemblage, en passant par le traitement de surface, la recherche, les matériaux composites, ou encore la maintenance. Cette industrie y poursuit son envol, comme le montre le projet ambitieux d’une zone franche dédiée, Midparc, à côté de l’Aéropôle de Nouaceur et de l’aéroport de Casablanca.

Ce parc industriel, qui doit s’étendre sur 124 hectares, dont 60 ha devront être livrés mi-2013, proposera des bâtiments industriels en location, dont une partie sous forme d’ateliers relais provisoires. Dans le sillage de Bombardier, une dizaine d’entreprises aéronautiques sont en contact avec le Midparc en vue d’une prochaine installation. Le constructeur aéronautique canadien devrait démarrer dès janvier prochain la production de pièces d’aérostructures dans un atelier provisoire aménagé à cet effet. En attendant de pouvoir produire, juste en face, dans la nouvelle zone franche exclusivement dédiée aux secteurs de l’aéronautique, du spatial, de la défense et de la sécurité, sur un espace de 10 hectares. « Nous avons choisi le Maroc car le pays dispose déjà d’une solide base industrielle dans le domaine aéronautique. Actuellement, le groupe passe en revue les fournisseurs locaux qui pourraient nous permettre de monter notre supply chain », indique Souad Elmallem, responsable du développement pour la région Afrique du Nord au sein de Bombardier Aéronautique.

Annoncée en novembre 2011, l’installation de Bombardier représente un investissement de 200 millions de dollars. Une trentaine de techniciens sont actuellement en formation à l’Institut des métiers de l’aéronautique, qui se situe à proximité. À terme, le groupe devrait employer 850 personnes. C’est aussi dans l’Aéropôle de Nouaceur, que se tient l’usine flambant neuve de Ratier-Figeac. Le bâtiment de 4 300 m2, qui a représenté un investissement de 9 millions d’euros, a été inauguré le 26 septembre dernier. L’activité de Ratier-Figeac est entièrement dédiée à l’assemblage des équipements de cabines et de cockpits, dont la conception et le développement restent à Figeac, dans le sud de la France. Déjà 55 personnes ont rejoint Ratier-Figeac Maroc et, à l’horizon 2015, l’effectif devrait s’élever à 150 personnes.

Isabelle Arbona